Identification
Type d'entité :
CollectivitéForme autorisée du nom :
Forces françaises combattantes. Réseau MorhangeAutre(s) forme(s) du nom :
Réseau Marcel / Réseau Morhange
DescriptionDébut d'existence :
1940Fin d'existence :
1949
Contexte généralGuerre 1939 - 1945
Histoire :Le réseau « Morhange » relève des services secrets militaires. Historiquement, ceux-ci sont scindés entre, d’une part, la recherche de renseignements (SR) et, d’autre part, la répression de l’espionnage ou contre-espionnage (CE). Ils n’intègrent pas l’exploitation du renseignement qui est effectuée à chaque échelon de l’organisation des états-majors militaires par des « 2e bureau ».
Depuis 1899, le contre-espionnage (CE) relève du ministère de l’Intérieur en temps de paix et du ministère de la Guerre en période de guerre.
Pendant la Seconde guerre mondiale, la double compétence revient au ministère de la Guerre . Tous les services y afférant sont rassemblés dans des bureaux de l’état-major rebaptisés après juin 1940, « 5e bureau ». Simultanément des bureaux de centralisation du renseignement (BCR) sont instaurés dans chaque circonscription militaire et auprès des grandes unités. Un officier de sécurité militaire (SM) ayant autorité sur les forces de l’ordre civiles les dirige.
Après la débâcle de juin 1940, la Commission d’armistice accepte le maintien officiel des services de contre-espionnage français mais amputés de toute activité contraire aux intérêts des armées allemande, italienne et de leurs alliés. Seules les dénominations changent. Au niveau central, la SCR devient le Service des menées antinationales (SMAN) ; au niveau des divisions militaires territoriales, les BCR deviennent bureaux des menées antinationales (BMA). Ils ont une mission de renseignement intérieur visant à la protection du secret de défense nationale et de l’armée contre les menées antinationales.
Officieusement, l’interdiction est bravée. Repliés en zone Sud en juin 1940, les services secrets militaires dès juillet 1940 s’organisent sous couvert de la société des Travaux ruraux (TR). Ils poursuivent une lutte souterraine contre l’Allemagne et ses alliés. Un des sièges de cette organisation dont releva le réseau de Marcel Taillandier alias Ricardo puis Morhange est situé à Marseille puis à Alger, sous la direction du commandant Paul Paillole . Ses agents recherchent, classent et exploitent les renseignements utiles à l’exercice de leurs missions.
Le réseau « Morhange » est dirigé successivement par Marcel Taillandier puis après son décès, par Pierre Rous alias capitaine Jean-Pierre, son successeur à la tête du groupe. Le réseau est homologué par arrêté ministériel en date du 9 juin 1947.
Marcel Taillandier alias Morhange, chef du réseau éponyme (1940 - 1944)
Marcel Taillandier est né le 25 mars 1911 à Condat-en-Combrailles dans le Puy-de-Dôme. Pupille de la Nation, son engagement dans l’armée dans le corps du Génie, en 1922 s’inscrit dans la suite logique de sa scolarité à l’École militaire préparatoire de Billom comme enfant de troupe. Il est affecté au service de la Sécurité militaire (SM) dès 1939, puis comme sous-officier, radio- électricien à la section du contre-espionnage du « 5e bureau » en 1940. Replié au château de Brax en région toulousaine, il entre en contact avec les services du camouflage du matériel militaire. Dès 1941, en liaison avec le poste de commandement TR 125 de Barcelone, l’adjudant Taillandier en marge de son activité technique au Bureau des menées antinationales (BMA) met sur pied une équipe de contre-espionnage dans la région toulousaine à partir du département du Gers. Les premiers fonds nécessaires à l’organisation sont fournis par Lucien Guizol, patriote désintéressé. Par la suite, l’équipe voit ses moyens augmenter en même temps que son rendement.
Son activité s’étend sur toute la France, particulièrement à Toulouse, Paris et Marseille. Marcel Taillandier établit des contacts avec les forces de l’Armée secrète (AS) en la personne du capitaine Pélissier alias Carton.
En contact avec d’autres organisations de Résistance dont les groupes du capitaine Casa, il procède à des opérations de récupération de matériel camouflé au bénéfice de la Résistance. Dans la région de Toulouse, c’est le colonel Noetinger qui à la tête de la subdivision militaire, coordonne les tâches de plusieurs équipes coopérant entre elles . Marcel Taillandier entretient des relations avec Firmin Gamel, ex-commissaire divisionnaire membre de l’organisation « Combat » puis chef local du réseau « Ajax » pour la région de Toulouse ; l’équipe de « Morhange » compte dans ses rangs un certain nombre de fonctionnaires de police, précieuses recrues pour l’obtention de renseignements officiels.
Les missions de contre-espionnage que Marcel Taillandier organise sont reconnues par le Haut commandement des services spéciaux français pour le Sud de la France comme des plus périlleuses, notamment l’affaire dite du « courrier de Nice. » Les agents du réseau « Morhange » s’illustrent aussi dans la recherche et l’exécution des agents et chefs de la Gestapo. Ils infiltrent des administrations et mouvements collaborationnistes et Morhange transmet à Londres et à Alger les renseignements obtenus. Il cache à Brax des aviateurs alliés avant leur passage en Espagne avec l’aide du réseau « Françoise ». Contraint au passage dans la clandestinité, il abandonne en 1943 la couverture de patron du bar « Le Frascati », situé sur les allées Jean Jaurès à Toulouse. Marcel Taillandier périt sous les balles allemandes au cours d’une opération à Saint-Martin-du-Touch le 11 juillet 1944.
Distinctions et décorations de Marcel Taillandier
Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur.
Compagnon de la Libération à titre posthume (1946, 20 janvier).
Médaille militaire.
Croix de guerre 1939 - 1945 avec palme.
Médaille de la Résistance.
Medal of Freedom (USA).
Zones géographiques :Haute-GaronneSièges successifs du poste de commandement local
Château de Brax (Haute-Garonne)
Château de Lahage (Haute-Garonne)
Château de Gagen, commune de Saint-Lys (Haute-Garonne)
Forêt de Bragues, Quérigut (Ariège)
La Madeleine (Tarn)
Fonctions et activités :Archives privées d'associations, de partis politiques, de syndicatsNotes sur les fonctions et activités :
Principales missions du réseau
Le camouflage de matériel militaire en prévision d’une contre offensive.
La recherche de renseignements à transmettre à Alger via Barcelone.
La défense de points sensibles.
La surveillance des infrastructures défensives allemandes.
Le recrutement d’agents au sein même de l’administration civile et militaire française et allemande.
Le sabotage.
Le noyautage des administrations, notamment la police et la gendarmerie.
L’infiltration du milieu de la pègre et le recrutement d’indicateurs, Sud-Ouest, Paris, Marseille.
L’exécution des traîtres, dénonciateurs et collaborateurs.
La neutralisation des agents à la solde de l’ennemi.
Analyse de la propagande de toute obédience collaborationniste, gaulliste ou communiste.
Le sauvetage des aviateurs abattus ou parachutés au-dessus de l’Europe occupée et de militaires anglo-saxons évadés.
L’hébergement et la dissimulation d’agents alliés.
L’organisation du passage de la frontière espagnole au bénéfice de la Résistance.
La recherche des collaborateurs passés à l’étranger, Espagne, Andorre.
Textes de référence :« Réseau Morhange » rattaché aux SSMF-TR (arrêté ministériel du 9 juin 1947, JO, 1947 19 juin, p. 5691).
Organisation interne ou généalogie :Alger : colonel Rivet.
Barcelone : TR 125.
Marseille puis repliement à Alger : lieutenant colonel Paul Paillole.
Brax, La Hague, Toulouse : commandement exercé par Marcel Taillandier alias Ricardo puis Morhange (1940 -1944), puis par Pierre Rous alias capitaine Jean-Pierre (1944 - 1946).
Agents permanents.
Agents permanents d’ordre administratif.
Agents occasionnels.
À la Libération 4 équipes :
Maquis de Quérigut (Ariège), sous les ordres d’ X 4.
Toulouse ville, sous les ordres d’X 3.
La Madeleine (Tarn), sous les ordres des militaires X 7, X 8 et X 10.
Gers, sous la direction d’X 13 et d’X 15.
Relations avec d'autres entitésRelation 1 :
Amicale du groupe MorhangeAssociatif de 1946 à 1974
Relation 2 :Taillandier, Marcel (1911 - 1944)Hiérarchique de 1940 à 1944
Rous, Pierre (1912 - 1981)
Relation 3 :Hiérarchique de 1941 à 1949
Ressources documentairesRessource 1
Fonds Morhange
Contrôle de la descriptionCode d'identification de la notice :
FRAD031_P_1237
Service responsable de la description :FRAD031 - Haute-Garonne. Archives départementalesElément wikidata du service
Q2860486Code NaaN du service
44805
ISAAR (CPF), 2e éd. 2004 ; Norme AFNOR NF Z 44-060 ; Norme AFNOR NF Z 44-061.
Règles et conventions de la description :
Historique de la notice :created - 01/01/2021 - PAGES Chantal- updated - 15/12/2022 - REGAGNON Nathalie
