L’histoire des AD31

Impossible en une page de vous conter l’histoire des archives départementales de la Haute-Garonne, créées sous la Révolution française !

Passionnante et mouvementée, vous pouvez tout de même la découvrir grâce au récit très détaillé qu’en a fait Pierre Gérard, directeur du service entre 1978 et 1992.

Le récit de Mr Gérard prenant fin dans les années 1980, c’est avec la décentralisation que nous continuons de dérouler les trois dernières décennies.

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Les conséquences de la décentralisation

Les lois de décentralisation de 1982-1983 ont sensiblement modifié le fonctionnement des collectivités territoriales (communes, départements, régions et collectivités à statut particulier) en les affranchissant de la tutelle de l’État.

L’une des conséquences de la décentralisation pour les départements concerne les archives : le conseil général, en tant que nouvelle instance exécutive de la collectivité, a maintenant à sa charge la gestion de ses archives ainsi que celles des services de l’État implantés dans le département. Cela a bien évidemment des implications financières, mais également des retombées moins évidentes… Le personnel, jusque là composé en majorité d’agents de l’État, se « territorialise » progressivement, même si le directeur et ses adjoints restent traditionnellement des fonctionnaires relevant du ministère de la Culture, assurant ainsi le contrôle scientifique et technique sur les archives publiques dans le ressort du département.

Peu à peu, les options politiques de l’exécutif en place influent sur les choix budgétaires, matériels et culturels relatifs aux archives, ce qui donne à chacun des services d’archives départementales un caractère qui lui est propre, tant dans ses moyens que dans ses actions.

En Haute-Garonne, la transition se passe au mieux, le conseil général reprenant à son compte la plupart des actions menées par le directeur des Archives, Pierre Gérard. Par exemple l’action culturelle, à travers son service éducatif, est plutôt orientée vers les collèges qui relèvent de la compétence départementale, mais les autres publics scolaires n’en sont pas moins accueillis lorsqu’ils sollicitent une visite.

Informatique et numérisation

L’arrivée de l’informatique dans le monde des archives est également l’un des points notables de cette décennie : le logiciel documentaire Texto est acquis, permettant la mise en place de premières applications de traitement des documents pour la gestion des entrées, des tris et éliminations et pour faciliter la description documentaire, préalable nécessaire à l'informatisation des inventaires.

Au cours des années suivantes, ces applications sont développées, améliorées et peaufinées pour être intégrées en 1994 dans un environnement appelé Archiv’Med. L’ensemble des quelque 400.000 fiches créées au fil du temps formera finalement le socle documentaire du progiciel de gestion d’archives Thot acquis en 2003 et toujours employé à ce jour.

L’informatique a entraîné les Archives vers de nouveaux horizons. Celui de la numérisation tout d’abord, un nouvelle démarche qu’il a fallu apprivoiser et dont l’objet a suscité une intense réflexion : pourquoi numériser, dans quel but et à quelles fins ?

La préservation des documents originaux était une évidence et l’idée de ne communiquer désormais que l’image du document et non plus celui-ci militait en faveur de la numérisation. Le deuxième objectif de la numérisation était la création de copies immatérielles des originaux, assurant à ceux-ci une sauvegarde en cas de disparition accidentelle.

Mais un autre intérêt, lié à la création d’un site internet dès 2000, s’est rapidement fait jour : il devenait désormais possible de diffuser les documents et les exploiter plus facilement, encourageant ainsi la valorisation des fonds !

Depuis les premières opérations de numérisation en 1995, la direction des archives départementales de la Haute-Garonne n’a pas relâché son effort dans la création d’images numérisées. Mais l’aspect immatériel des archives ne réside pas que dans la numérisation. Le développement de la dématérialisation des documents administratifs a provoqué une mutation dans le monde des archives, car si l’on sait depuis des siècles conserver des écrits ou des images sur des supports comme le parchemin ou le papier, voire la toile ou les plaques de verre, la préservation de documents authentiques sous la forme de fichiers informatiques est un nouveau défi pour l’archiviste.

Les enjeux immobiliers

Il est un autre enjeu de taille pour les archives : l’espace de stockage.

Le dépôt du pont des Demoiselles a été inauguré en novembre 1955. Il offrait à cette date une capacité de 25 km linéaires, ce qui était considérable et laissait présager des accroissements réguliers de documents en toute quiétude pour les années à venir. L’effectif du personnel se montait alors à une quinzaine d’agents, directeur compris.

Malheureusement cette situation n’a duré que trop brièvement et les magasins d’archives se sont vite retrouvés saturés malgré les éliminations régulières effectuées dans le cadre réglementaire. La résolution du problème de l’espace est devenue le souci principal des quatre derniers directeurs qui se sont succédé depuis le début des années 1980.

Des solutions d’attente ont été trouvées en occupant quelques sites de stockage disséminés dans et autour de Toulouse, permettant le désengorgement du site principal mais compliquant le traitement et la communication des documents. Cette situation temporaire a permis de prendre le temps d’élaborer au début des années 2000 un projet de construction d’un nouveau bâtiment qui hébergerait à Colomiers l’ensemble des archives et du personnel (composé aujourd’hui de 70 agents environ) et où le public serait accueilli dans les meilleures conditions possibles. Ce projet n’a  pu être mené à terme et a cédé la place à une autre solution qui verra sa concrétisation dès 2020.

Il s’agit de l’aménagement d’une parcelle située chemin des Capelles à Toulouse, où va être édifié un nouveau bâtiment réservé à la conservation des documents, respectant les normes en matière de conservation d’archives et d’une capacité de 30 kilomètres linéaires. Ajoutée à l’espace disponible sur le site du pont des Demoiselles – qui demeurera le siège de la direction et le lieu d’accueil du public – celle-ci devrait s’avérer suffisante pour envisager l’avenir avec sérénité.

Le développement des actions pédagogiques et culturelles

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Outre ses missions premières, les Archives offrent au public un service éducatif et culturel.

Dans sa vocation pédagogique, il permet d'initier les scolaires à la recherche historique, à l'utilisation des documents d'archives et à la connaissance des sources patrimoniales du département, et ainsi contribue à leur faire comprendre comment l'histoire locale s’inscrit dans l'histoire nationale.

L’offre du service éducatif, élaborée en collaboration avec un professeur de l’éducation nationale missionné, est destinée à tous les élèves du département de l’école élémentaire au lycée, voire aux étudiants ; elle se décline en visites, ateliers, création et diffusion de dossiers pédagogiques imprimés et numériques.

En outre, des outils itinérants (expositions, mallettes), permettent d’organiser des activités dans les établissements scolaires.

Ces dernières années le service a peu à peu élargi son champ d’intervention, passant d’une offre traditionnelle à une offre culturelle et pédagogique citoyenne et originale, plus transdisciplinaire.

De nombreux ateliers scientifiques et créatifs, des expositions ainsi que des spectacles composent désormais une véritable saison culturelle à destination de publics qui ne viendraient pas spontanément aux Archives.

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