Les fonds aéronautiques

Les archives départementales de la Haute-Garonne conservent quelques fonds témoignant de l’activité aéronautique dans le département, tant au plan industriel qu’à celui du transport aérien, voire de l’aviation de tourisme.

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Une histoire aéronautique particulièrement riche

En faisant abstraction des pionniers locaux Clément Ader et Jean-René Lagasse, Toulouse et la Haute-Garonne ont depuis 1917 accueilli un certain nombre de figures de l’histoire de l’aviation. A commencer par les pilotes et mécaniciens des lignes Latécoère puis de l’Aéropostale (Mermoz, Guillaumet, Saint-Exupéry et bien d’autres moins célèbres, dirigés par Didier Daurat), mais aussi des techniciens et ingénieurs tels que Marcel Moine, Émile Dewoitine ou René Leduc.
Des entreprises industrielles se sont implantées sur le territoire haut-garonnais, dont les noms sont encore familiers des Toulousains : Latécoère, Dewoitine, Breguet, Sud-Aviation, Aérospatiale, Dassault, Airbus…

Des fonds privés

Les fonds les plus anciens sont entrés aux archives à l’initiative de personnes privées, bien qu’il s’agisse essentiellement de documents émanant de producteurs de statut public ou assimilé.

C’est le cas par exemple du fonds Turcat, déposé au début des années 1980 par André Turcat, l’auteur entre autres du premier vol du Concorde en 1969, constitué de l’ensemble des documents produits et utilisés au cours de sa carrière de pilote d’essai au sein des sociétés nationales Nord-Aviation puis Sud-Aviation et la SNIAS. André Turcat  a converti son dépôt en don aux archives en 2006.

C’est également le cas du fonds Danel, donné à la même époque par l’ingénieur aéronautique Raymond Danel, admirateur et historien des créations d’Émile Dewoitine. Ces documents sont essentiellement de nature technique : il s’agit en effet de dossiers de calculs de résistance de matériaux, de devis de poids et surtout de liasses de plans de fabrication de différents appareils conçus par l’avionneur, dont l’avion de chasse D.520 et son successeur, le D.551, dont l’association Réplic’Air a entrepris la construction d’un exemplaire à partir des informations patiemment recueillies aux Archives départementales.

Des fonds publics

L’institut de mécanique des fluides de Toulouse (IMFT) a versé en 2011 l’ensemble des rapports d’essais effectués dans la soufflerie aérodynamique de Banlève entre 1939 et 1996. Ces documents donnent un intéressant aperçu de l’état de la recherche aérodynamique en matière d’aéronautique en France au cours de la période envisagée, notamment durant les années de guerre et d’occupation, puisque les commanditaires dépassaient alors largement le cadre local.

Les administrations dépendant de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) ont vocation à nous confier leurs archives. C’est ce qu’a fait le service national d’ingénierie aéroportuaire (SNIA) pour les documents produits par son prédécesseur, le service des bases aériennes auquel il a succédé en 2008. Deux versements ont été effectués en 2017, l’un concernant le site de Francazal fermé en 2009, le second celui de Blagnac ainsi que les autres aérodromes répartis sur le territoire départemental.

De son côté, l’école nationale de l’aviation civile (ENAC) doit prochainement verser ses archives d’intérêt historique, témoins à la fois de la création de l’école en 1946 et de son installation à Toulouse en 1968, et de son fonctionnement depuis lors.

Le fonds Airbus

Enfin, et ce n’est pas le moindre de nos fonds aéronautiques, nous conservons depuis 2007 un dépôt effectué par la société Airbus, consistant en une collection de plus de 28500 photographies, pour la plupart des négatifs sur plaques de verre ou supports souples, datant du début des années 1920 (Dewoitine) à la fin des années 1950 (Sud-Aviation).

Documents administratifs, juridiques et sociaux

Les Archives départementales offrent également au chercheur ou à l’amateur des éléments d’information plus habituels, sous la forme de documents administratifs tels que les dossiers de la police de l’air concernant le contrôle des passagers à Francazal dans les années 1930, des rapports d’accidents aériens voire même de simples procès-verbaux de gendarmerie…

Les documents juridiques établissant les statuts d’entreprises, le dépôt des marques et modèles, les actes de faillite, apportent eux-aussi leur lot de renseignements sur tel ou tel avionneur ou entreprise sous-traitante. Les rapports des renseignements généraux concernant la surveillance des actions syndicales sont de même très intéressants pour l’étude des entreprises aéronautiques d’un point de vue social, notamment en ce qui concerne les nationalisations et les conséquences que celles-ci ont eues à Toulouse.

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