Étrangers, dossiers de guerre.

Durant la période de la guerre, le contrôle des étrangers a été renforcé. Ainsi le décret du 2 avril 1917, concluant un ensemble de mesures, prévoit la délivrance d’une carte d’identité avec photo obligatoire pour tous les étrangers de plus de 15 ans. Ces nouvelles dispositions impliquent un recensement de tous les étrangers présents dans le département.

Les dossiers conservés, versés par le bureau du cabinet du préfet chargé de cette attribution, restituent l’étendue et la complexité de cette opération administrative, dans une période où se côtoient de nombreux « déplacés ».

Un 2ème groupe d’articles fournit l’état numérique et nominatif des étrangers présents dans le département pendant les années de guerre.

Les dossiers individuels de la période de guerre ont été regroupés par nationalité ; ils nous permettent de suivre l’évolution des mesures prises au long de la guerre et ce jusqu’à la conclusion des traités qui la clôturent (juin 1919).

Tout d’abord, recensement et internement administratif ou rapatriement des Austro-allemands et de leurs familles puis des Bulgares, après l’entrée en guerre de la Bulgarie au côté des Austro-allemands (octobre 1915).

En ce qui concerne les sujets ottomans, on a distingué les protégés spéciaux (« Israëlites du Levant », Arméniens et Syriens) qui constituent la majorité des dossiers conservés.

Les ressortissants de l’empire austro-hongrois démantelé, se réclamant d’un état créé par les traités : Polonais, Tchèques et Slovaques, doivent fournir la preuve de leur nationalité.

Les sujets russes, dès la Révolution de 1917 (novembre 1917), sont soumis à une stricte surveillance (les bolcheviks prônant l’exigence de la paix…)

Les Alsaciens et Lorrains ont un « régime de liberté surveillée » dès lors qu’ils sont reconnus Alsaciens-Lorrains francophiles