Constitué de l’ensemble des documents de travail réunis par Lucien Cayrol dans le cadre de ses activités syndicales au sein des entreprises publiques aéronautiques toulousaines et même au-delà puisque le document le plus récent date de 2005, ce fonds est riche en documents primaires (comptes rendus de réunions, rapports et tracts syndicaux, notes directoriales…) concernant :

- l’industrie aéronautique locale et nationale ;

- les entreprises successives Sud-Aviation et Société nationale des industries aérospatiales (SNIAS devenue Aérospatiale) implantées à Toulouse ;

- les institutions de retraite des cadres de ce secteur d’activité, la commission des cadres de l’entreprise et son rôle dans les négociations avec la direction générale ;

- les autres usines établies sur le territoire français ainsi que d’autres sociétés françaises partenaires ou concurrentes mais aussi étrangères ;

- l’industrie française en général.

Le classement est organisé selon cette répartition tout en respectant la chronologie des activités de Lucien Cayrol.

On trouve également quelques publications et documents de synthèse qui illustrent ou complètent utilement le corps du fonds. Ainsi, on trouvera au fil des cotes, entre autres et à titre d’exemples :

- une bande dessinée éditée par le comité d’entreprise relatant l’histoire des usines aéronautiques toulousaines depuis Dewoitine ;

- un supplément de la Dépêche du Midi intitulé Toulouse, 100 ans d’avions (1998) ;

- une brochure publiée en 2005 conjointement par l’Institut de recherche en histoire sociale (ISHS) et la CGT Midi-Pyrénées, 80 ans d’engagements, de luttes, de toute la Région ; Histoire de l’aéronautique en Midi-Pyrénées ;

- des articles de presse ;

- des journaux internes d’information comme Échos Sud-Aviation, Courrier Concorde ou Courrier Caravelle ;

- le texte d’une conférence sur l’Airbus A300-B prononcée le 27 juin 1965 devant la Société des ingénieurs civils de France par Roger Béteille, alors directeur des programmes Airbus ;

- un ensemble de « décisions générales » du PDG de Sud-Aviation, Henri Ziegler, concernant l’organisation et le fonctionnement de l’entreprise au début de l’année 1969 ;

- le rapport présenté le 25 février 1976 au Conseil économique et social par Jean Brudon sur Les conditions de vie à l’âge de la retraite.

Lucien Cayrol est né à Paris le 4 juin 1920. Sa famille s’installe à Toulouse dès 1928. Dessinateur industriel, il est embauché le 1er décembre 1937 au bureau d’étude de la Société nationale de constructions aéronautiques du Midi (SNCAM) issue de la nationalisation de la Société aéronautique française créée par l’avionneur Émile Dewoitine. Il s’engage très tôt dans l’action syndicale au sein de la CGT.

Mobilisé dans l’armée de l’air début 1940, il est affecté sur la base aérienne de Toulouse-Francazal. Après l’armistice, il est envoyé dans un chantier de jeunesse. En 1942, il part travailler chez le constructeur allemand Dornier dans le cadre du STO.

Après la guerre, il est de retour au bureau d’étude de la Société nationale de constructions aéronautiques du Sud-Est (SNCASE) qui a absorbé la SNCAM en 1941. Il rejoint la CGT-FO dès la scission de la CGT en 1947.

En 1951, il est question que le bureau d’étude toulousain soit relocalisé au siège parisien de l’entreprise. Lucien Cayrol organise alors un comité de défense qui obtient le maintien de l’entité à Toulouse, ce qui s’avère favorable au développement du projet alors nouvellement lancé, l’avion de transport civil Caravelle.

Depuis son recrutement en 1937 à sa retraite en 1978, Lucien Cayrol aura travaillé sur quelques uns des avions emblématiques de l’aéronautique française d’avant et d’après-guerre, comme les Dewoitine D.338 et D.520, les SE.2010 Armagnac et SE.210 Caravelle et côtoyé le Concorde et les premiers Airbus.

De simple dessinateur à ses débuts, il a progressivement gravi les échelons de son métier : dessinateur principal puis chef de groupe et enfin chef de section, accédant ainsi à la fonction d’encadrement. Son engagement syndical, renforcé par son rôle de représentant des cadres à partir de 1951, a toujours été poursuivi parallèlement à son activité professionnelle, ce qui a fait de lui un acteur incontournable de la CGT-FO dans les différents aspects de la vie syndicale des entreprises aéronautiques toulousaines qui se sont succédé entre 1947 et 1978 (SNCASE, Sud-Aviation, SNIAS-Aérospatiale), de l’occupation des usines en mai 1968 à la négociation des accords d’entreprise ou celle de la convention collective de la métallurgie de la région toulousaine.

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