Notice descriptive

Lycée Pierre-de-Fermat, classe préparatoire aux grandes écoles littéraires. – Scolarité : recueil humoristique et satirique écrit à l’initiative des élèves de Khâgne. (1966-1969)

Contexte : Lycées > Lycée Pierre de Fermat (Toulouse). > Organisation scolaire. - Administration générale (1855-2009). Scolarité (1871-2011). > Administration générale, comptabilité > Vie de l'établissement > Organisation du bicentenaire du lycée 1806-2006. > Deuxième guerre mondiale : photos, extraits de presse (1939-1945). Règlement intérieur du lycée avec prix de pension et trousseau (1855). Bulletin de l?université et de l?académie de Toulouse (1940). Association des anciens élèves : extrait d?un procès-verbal du conseil d?administration avec description des locaux (1942). Correspondance (1945). Photos des travaux dans le lycée, extraits de presse (1991). Extraits de bulletins trimestriels d?élèves (1928-1929). Centenaire, 150ème anniversaire du lycée, 750ème anniversaire de l?université de Toulouse : correspondance, extraits de presse (1906-1979). Classes de Khâgne : registre humoristique rédigé par les élèves, dessins, photos (1967-1968). Docimologie : cahier d?expériences (1984). Ecole des Chartes : notice
Cote : 8090 W 359 001
Intitulé : Lycée Pierre-de-Fermat, classe préparatoire aux grandes écoles littéraires. – Scolarité : recueil humoristique et satirique écrit à l’initiative des élèves de Khâgne.
Date : 1966-1969

Importance matérielle : 0,05 m.l.
Présentation du contenu :

Cahier de bord intitulé « Kahier archivique de la Khâgne des Khâgnes toulousaine », tenu par Louis Peyrusse, « Z », qui signifie chef de classe selon le jargon des classes préparatoires, scolarisé en section Khâgne au lycée Pierre-de-Fermat à Toulouse de 1967 à 1968.

L'Hypokhâgne et la Khâgne désignent les première et deuxième années de classes préparatoires littéraires, aussi connues sous le nom « Lettres supérieures » et « Première supérieure », permettant entre autres, d’accéder sur concours à l'École normale supérieure de Paris, rue d'Ulm.

Le cahier comprend 101 pages ; les premières pages sont ornées d’un tampon représentant la chouette Vara, déesse fictive tutélaire de la Khâgne et des Khâgneux, symbole de sagesse, dont la figure orne les livres des éditions des Belles Lettres.

Ce cahier de bord est l’œuvre d’un cercle d’élèves de la classe 1967-1968 de Khâgne ou « KT », Khâgne toulousaine, identifié sous l’acronyme QNSA : « que non superior altera », expression latine qui signifie « dont il n'est pas supérieur à l'autre». Ce cercle est aussi évoqué sous les titres de «TV KTQNSA », Très Vénérable Khâgne, ou «TH KTQNSA », Très Héneaurme Khâgne.

En cette période trouble d’avant 1968, la jeunesse étudiante s’agite et se révolte contre l’autorité et le conformisme ; une remise en cause des institutions traditionnelles commence à germer ; le "malaise étudiant" s'installe. Les élèves de la Khâgne de Toulouse ont l’idée d’écrire un cahier pour exprimer librement leurs idées anticonformistes dans le langage propre aux classes préparatoires.

On trouve dans ce cahier de bord :

• des listes de noms de professeurs, du personnel d’encadrement du lycée (« strasse imphâme »), des noms et des photos d’élèves membres de la KT, affublés de surnoms tels que « Archikhûbe » (ancien élève d'Ulm), « préfet des mœurs » ou « ambassadeur khâgnal » ;

• des dessins caricaturaux, des textes humoristiques ou satiriques qui tournent en dérision certains professeurs, surnommés « maîtres Gneûh-Gneûh » ;

• des coupures de presse et des photos de bizutage avec défilé à Toulouse, dénommé « Krapahut Héneaurme de la Khâgne toulousaine QNSA» ; des photos d’élèves déguisés, des reportages de baptême de bizuths à la gloire d’Ubu et de son auteur, l’ex-khâgneux Alfred Jarry ;

• un rapport « khânularesque » du konkhâl (concours) d’entrée à l’ENS de la rue d’Ulm ; une « kârte » de visite de la Khâgne toulousaine (pages 56-57) ;

• des pamphlets sur la vie de Georges Pompidou, ancien Hypokhâgneux du lycée Fermat en 1928-1929 : coupures de presse, publication de « Théo », poème inédit de Georges Pompidou dans le journal le Canard enchaîné en 1967 (page 53), photos, extraits de son dossier de jeune boursier au lycée d’Albi en juillet 1927 (pages 98-101), notes, critiques et commentaires sur sa carrière politique ;

• des « Khroniques » sur les manifestations (bal des écoles et des anciens élèves, dîners, soirées…) ;

• des listes de membres de la KT qui ont reçu les félicitations du « Konseil » de discipline (page 63) ;

• des histoires drôles sur des personnages politiques ;

• les épreuves et résultats du concours d’entrée à l’école normale supérieure, ordre des Lettres ; encouragements aux admissibles, échange de courriers de félicitations (pages 92-95) ;

• des articles farfelus : publicités détournées ; « Pour une étude de la métempsychose dans le christianisme » qui tourne en dérision Thomas d’Aquin (page 58) ; lettre et distinction du « siège terrestre de la faculté de Catachimie » pour leur « somptueuse glorification Ubique » (page 60-61) ; khânular khâgnal sur « l’évolution de la khoîffure chez les empereurs romains de la Décadence » (page 43) ; lettre ouverte à Dieu (page 41), etc



Autres données descriptives :

Ce cahier fait partie d’un versement d’archives publiques du lycée Pierre-de-Fermat aux Archives départementales de la Haute-Garonne en 2019, en application de l’instruction du 22 février 2005.

L’appellation « Khâgne » viendrait au début, d’une moquerie de la part des Taupins (élèves de L'Hypotaupe et Taupe, soit math sup et math spé, car on y travaillait aveuglément comme les taupes sous terre), qui se croyaient supérieurs et considéraient les élèves de Lettres comme étant un peu " tordus ", comme qui dirait " mal foutus " (cagneux : aux jambes torses). La transformation cagne en Khâgne est une volonté d'orthographe pédante, évoquant un terme grec, ou hindou, ou Dieu sait quoi de savant. D'où les Khâgneux.

Les littéraires se mettent alors eux-mêmes à employer cette dénomination, mais vers les années 1910, élaborent l'orthographe pseudo-grecque khâgneux et khâgne afin de la faire apparaître plus savante et d'occulter sa réelle signification. La tendance au fil des ans est d’ajouter des racines pseudo-grecques ou pseudo-latines aux termes pour mieux se les approprier (khâgneux, khôlle, burkhâl, krapahut, khânular khâgnal, khronique, goulâl, etc)



Modalités d'entrée :

Versement

Modalités d'accès :

Consultable selon la législation en vigueur.

Sujet : étudiant / événements de mai 1968 / collège / lycée / lycée / organisation scolaire
Lieu : Toulouse (Haute-Garonne, France) / Toulouse (Haute-Garonne, France) -- Lycée Pierre de Fermat / Toulouse (Haute-Garonne, France) -- Collège Pierre de Fermat

Iconographies

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