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Carovis, Albert Aimé (1908-2002 ; résistant puis président du Comité départemental de libération de la Haute-Garonne)

  • Identification

  • Type d'entité :
    Personne
  • Forme autorisée du nom :
    Carovis, Albert Aimé (1908-2002 ; résistant puis président du Comité départemental de libération de la Haute-Garonne)
  • Autre(s) forme(s) du nom :
    Jean
  • Identifiant Wikidata :
    Q134300527

  • Description

  • Début d'existence :
    1908
  • Fin d'existence :
    2002

  • Contexte général

    Guerre 1939-1945


  • Histoire :

    Albert Aimé Carovis naît à Boisse-Penchot en Aveyron, le 13 avril 1908 d’un père belge et d’une mère lotoise, il opte pour la nationalité française en 1928. Jeune ingénieur diplômé de l’École des arts et métiers, il est spécialiste en électrification. Il suit la formation du peloton des élèves officiers de réserve, à l’École supérieure militaire de Saint-Cyr, il est nommé sous-lieutenant de réserve par décret, en 1929, puis lieutenant de réserve, en 1933.

    Mobilisé en septembre 1939, blessé le 5 juin 1940, il est hospitalisé, puis renvoyé dans ses foyers, il se retire alors à Grenade en Haute-Garonne.

    Dès lors, il se consacre à l’organisation de la résistance et rejoint le mouvement « Combat », fin 1941. Il intègre l’Armée secrète fin 1942 et sous le pseudonyme de « Jean », rejoint le « maquis Roger » commandé par Pierre Touron dit « Roger ». Il assume la charge de chef pour la région ouest de Toulouse, secteur 1, sous le commandement départemental de Jean-Pierre Vernant, alias « Berthier ». Remarqué pour ses capacités d’organisation il est choisi, dès la clandestinité, en 1943, pour être le président du Comité départemental de Libération par le gouvernement provisoire de la République française à Alger.

    Ses services au sein des Forces françaises de l’Intérieur (FFI), État-major départemental de l’Armée secrète (AS) de Haute-Garonne, pour le secteur 1 de Grenade sont homologués pour la période du 1er janvier 1943 au 22 août 1944. Lors des combats pour la libération de Toulouse, son groupe est chargé de protéger l’aérodrome et la Cartoucherie contre les destructions pratiquées par l’ennemi contraint à fuir.

    À la Libération, il continue à servir, comme réserviste, dans sa formation, il est incorporé au Commando de recherche et d’action en profondeur (CRAP) 209, à la caserne Pérignon de Toulouse. Il est nommé au grade de capitaine de réserve en 1945, puis au grade de chef d’escadron dans l’arme du train en 1949 ; placé hors cadres en 1952, il est admis à l’honorariat en 1967.

    Toujours à Toulouse, il préside jusqu’en octobre 1945 le Comité départemental de libération, instance représentative de la population, née dans la clandestinité pour remplacer le Conseil général dont les sessions avaient été suspendues par la loi du 12 octobre 1940 et dont les pouvoirs avaient été dévolus au préfet. Celui-ci fut alors assisté dans ses missions par une commission administrative de sept à neuf membres nommés par le ministère de l’Intérieur, commission que remplaça un Conseil départemental nommé de même, selon la loi du 7 août 1942.

    L’existence d’un organisme d’union des mouvements de résistance est évoquée en Haute-Garonne dès fin 1942-début 1943 (1) . À partir d’avril 1944, le CDL est réorganisé selon les directives du Conseil national de la Résistance (CNR). Les résistants qui le composent sont représentatifs de l’orientation politique de la population du département majoritairement située à gauche. Après la Libération de la métropole régionale l’équipe initiale de dix membres, présidée par Albert Carovis voit ses effectifs augmenter considérablement ainsi que le nombre de ses commissions en fonction des besoins. De par la volonté d’unité nationale imposée par le général de Gaulle sous la pression des Américains attachés aux principes républicains, le CDL reste une assemblée consultative même si, jusqu’au rétablissement des liaisons avec Paris fin janvier 1945, il a détenu sur le plan de l’autorité civile une forme de pouvoir décentralisé. L’équilibre politique atteint jusqu’aux élections municipales d’avril-mai 1945, puis cantonales fin septembre se délite peu à peu.

    Le CDL de Haute-Garonne s’applique à la vaste et complexe tâche qu’est l’épuration administrative et politique, préalable incontournable à la remise en marche de toutes les infrastructures du département, de la région et du pays. Il reçoit de particuliers et des Comités locaux de libération (CLL), instances fonctionnant au niveau communal, cantonal ou entrepreneurial, des plaintes et des dépositions concernant des faits de collaboration. Il procède à des enquêtes dont les dossiers sont centralisés à la préfecture. Les dossiers sont examinés par des commissions spécialisées, épuration économique, transports, presse, vérification des internements administratifs, confiscation des profits illicites… qui transmettent à la préfecture des avis et propositions sur la suite à donner, préparant ainsi le travail décisionnaire du Commissaire de la République, Pierre Bertaux : poursuite en justice, internement, classement.

    Le CDL est également chargé de la préparation du renouvellement des municipalités. Même si tous ses objectifs initiaux ne sont pas atteints, il cesse toute activité après l’élection des Conseils généraux, officiellement le 31 décembre 1945.

    En Haute-Garonne, il est remplacé à sa dissolution par le Comité départemental de libération et de défense de la République, puis par le Comité départemental de la Résistance qui deviendra le Conseil départemental de la Résistance (CDR).

    Durant son existence, le CDL a travaillé ardemment au rétablissement de la légalité républicaine, mais s’est heurté au pouvoir central représenté localement par le commissaire régional de la République, Pierre Bertaux pourtant désigné par le comité lui-même, en lieu et place de Jean Cassou, gravement blessé par les Allemands à la veille de l’insurrection.

    Tout en travaillant comme ingénieur pour diverses entreprises, Albert Carovis est aussi président de l’Amicale des anciens FFI-AS-CFL et reste en relation avec le Président du Conseil départemental de la Résistance ; il rédige des articles historiques à paraître dans le journal, Notre Flamme.

    Albert Carovis restera toute sa vie empreint des valeurs de la Résistance qu’il juge essentielles et souhaite pérennes. Aussi, comme en témoignent les documents inventoriés, tentera-t-il d’aplanir les dissensions entre les personnes afin de préserver la force et la mémoire de ces valeurs. Au nom de celles-ci, il s’insurge contre les auteurs de publications qui remettent en question l’action déterminante des FFI, il conteste en particulier l’ouvrage de Pierre Bertaux (2). Il concrétise ce combat par la création du Comité des résistants pour l’histoire de la Libération de Toulouse et de sa région, association dont les statuts sont déposés à la préfecture de Haute-Garonne le 28 octobre 1974. Il en est le président assisté de Pierre Bénech au poste de secrétaire général et de Camille Vié au poste de trésorier. Composée d’un conseil de gestion permanent et de résistants représentants des départements de la région élus lors du congrès d’avril 1975, elle comprend aussi une commission d’histoire présidée par Paul Debauges, professeur de mathématiques au lycée de garçons de Toulouse. Elle est composée de résistants ainsi que d’historiens notamment de Claude Delpla, Michel Goubet et Jean Odol. Sous la haute autorité de Jean Cassou, Carovis est l’instigateur de la publication, Revue Résistance R 4 qui en douze numéros rassemble témoignages et études d’historiens sur ce que fut la Résistance dans la région de Toulouse.

    Albert Aimé Carovis, « Jean » dans la clandestinité, meurt le 15 mai 2002. Une rue du quartier Saint-Simon à Toulouse porte son nom, depuis son inauguration lors du 59e anniversaire de la libération de Toulouse le 19 août 2003.

    (1) GOUBET Michel, Un exemple de pouvoir régional dans la clandestinité et à la Libération : le CDL de Haute-Garonne in, Résistance R4, n° 10, 1979, p. 3-18.

    (2) BERTAUX Pierre, Libération de Toulouse et de sa région : Haute-Garonne, Ariège, Gers, Hautes-Pyrénées, Lot, Lot-et-Garonne, Tarn, Tarn-et-Garonne.-Paris : Hachette littérature, 1973.-270 p.-[16] f. photographies en noir.


  • Zones géographiques :
    Haute-Garonne (France ; département)
  • Ressort du département de la Haute-Garonne

    Ressort de la région R4 : Haute-Garonne, Ariège, Gers, Hautes-Pyrénées, Tarn, Tarn-et-Garonne, Lot, Lot-et-Garonne, partie non occupée des Landes et des Pyrénées-Atlantiques


  • Fonctions et activités :
    Archives privées d'associations, de partis politiques, de syndicats
  • Défense, anciens combattants
  • Archives privées personnelles et familiales
  • Notes sur les fonctions et activités :

    Principales missions et actions clandestines :

    Appartenance à un premier organe d’union des efforts de la Résistance en tant que représentant des populations rurales, puis président du groupe qui devient le CDL au printemps 1944.

    Multiplication des transmissions et contacts avec d’autres groupes de résistance.

    Sabotages ; production de faux papiers.

    Constitution de stocks d’essence et camouflage de véhicules.

    Réception d’un parachutage de containers britanniques d’armes et provisions, près de Cox (Haute-Garonne) (1944, nuit du 12 au 13 juillet).

    Décide dans la nuit du 19 au 20 août 1944, au siège du CDL clandestin, 21 rue d’Orléans à Toulouse, du début l’insurrection de Toulouse (1944, 20 août) ; le maquis « Roger » est le premier maquis à pénétrer dans la ville.

    Missions du CDL la période insurrectionnelle :

    Grouper et coordonner l’ensemble des forces patriotiques du département.

    Faciliter la mise en place des nouvelles autorités.

    Exécution des plans pour le ravitaillement, les transports et communications.

    Arrestation des traîtres et suspects.

    Protection et sauvegarde des services publics du département.

    Principales missions à partir du 19 août 1944 :

    Représentation de la population auprès du pouvoir central, rôle d’assemblée consultative auprès du préfet.

    Représentation départementale des mouvements de résistance, des Centrales syndicales, des partis et tendances politiques constituant le Conseil national de la résistance.

    Répression de la collaboration sous toutes ses formes.

    Rétablissement de la légalité républicaine.


  • Textes de référence :
    Loi du 12 octobre 1940 portant suspension des conseils généraux Loi du 7 août 1942 instituant les conseils départementaux Ordonnance du 14 mars 1944 concernant l’exercice des pouvoirs civils et militaires sur le territoire métropolitain au cours de la Libération Circulaire du 23 mars 1944 du Conseil national de la Résistance (CNR) adoptant le statut des CDL Ordonnance du 21 avril 1944 définissant les CDL comme la « représentation de l’opinion de tous les éléments de la Résistance Circulaire du 13 juin 1944 adressée par le Commissaire de la République à tous les CDL de la région de Toulouse

  • Relations avec d'autres entités

  • Relation 1 :
    Conseil départemental de la résistance de Haute-Garonne (Toulouse, Haute-Garonne, France)
  • Projet d’union entre l’AS et le CDR (1947-1950).

    Relations d’Albert Carovis, président de l’Amicale des anciens FFI, AS, CFL avec le CDR et avec son organe de presse, Notre Flamme (1948-1953).

    Participation d'Albert Carovis aux séances du CDR (1949, 1950, 1954).


  • Relation 2 :
    France. Comité départemental de Libération (Haute-Garonne, France)
  • Albert Carovis est président du CDL de Haute-Garonne.

    Sièges successifs : 21 rue d’Orléans ; 11 place Saint-Etienne (Toulouse)


  • Relation 3 :
    Cassou, Jean
  • Albert Carovis a correspondu avec Jean Cassou à propos du réseau R 4 et du Comité de Résistance pour l'histoire de la Libération de Toulouse et de sa région, dont ce dernier était membre.


  • Ressources documentaires

  • Ressource 1
    Albert Aimé Carovis dit Jean

  • Contrôle de la description

  • Code d'identification de la notice :
    FRAD031_P_1903

  • Service responsable de la description :
    FRAD031 - Haute-Garonne. Archives départementales.
  • Elément wikidata du service
    Q2860486
  • Code NaaN du service
    44805

  • Règles et conventions de la description :
    Norme ISAAR(CPF) du CIA, 2e édition, 1996.

  • Historique de la notice :
    created - 02/08/2024 - BENURAUD Annie - Fiche créée à partir des indications contenues dans l'instrument de recherche rédigé par Chantal Pagès par révisions successives, suite à l'intégration de différents dons et achats, de 2012 à 2022.
  • updated - 02/05/2025 - NAVARRO Jordi - Ajout identifiant Wikidata
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