Né dans l’Indre en 1895, Jules-Eugène Auclair se rend en 1929 dans le Finistère, où il met en pratique sa connaissance, récemment acquise, de la technique de prise de vue à la chambre. Tombé sous le charme de ce département breton, il en rapporte une collection importante d'images, qu'il propose à la vente à la Direction de la Compagnie de l’Etat à Saint-Lazare, qui dessert l’ouest de la France. Les compagnies de chemin de fer seront pendant 10 ans (de 1929 à 1939) ses principaux commanditaires.

Les sujets (églises, monuments, rues, détails architecturaux, édifices industriels, paysages) sont photographiés dans la tradition du regard photographique à la française : cadrages rigoureux, proximité, sens du détail, pittoresque et sensibilité. Des milliers de plaques de verre négatives prises entre 1929 et 1939, seules les plus représentatives seront exploitées sous forme de tirages légendés et encadrés, où elles figureront dans les compartiments des wagons de seconde et première classe.

Jules-Eugène Auclair est un homme indépendant avec une forte personnalité autoritaire, ce qui rend parfois difficile ses relations de travail avec ses collaborateurs qui sont aussi sa famille (Madame Melot en qualité de dessinatrice, Pierre Auclair assistant au laboratoire).

En 1939, Jules-Eugène Auclair se positionne en précurseur. Il ouvre un studio laboratoire photographique qu’il équipe d’agrandisseurs sur rails Lorion : les négatifs sont projetés au mur et la réalisation des tirages au mètre carré est rendue possible. Grâce à ce procédé, Auclair se lance dans la réalisation de découvertes photographiques et commence à conquérir le marché du décor de cinéma.

Il est mobilisé en 1940. 1949 marque la fin de ses activités et de sa vie.

Source : Galerie Le Lieu (Lorient).

Jules-Eugène Auclair était photographe indépendant. Dans les années 30, une vaste opération de promotion des régions et de développement du tourisme ferroviaire est lancée. Les compagnies des chemins de fer de l'Ouest, du Nord, du Paris-Orléans-Midi, d’Alsace et de Lorraine, et, dans une moindre mesure, du Paris-Lyon-Méditerranée font appel à ses services et lui font accomplir des reportages organisés au coup par coup en relation avec les syndicats d’initiatives locaux. De commande en commande, Auclair devient le fournisseur officiel, à qui la SNCF (devenue compagnie nationale en 1936), va faire dresser un constat topographique, architectural et ethnologique de la France des années 30.