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Au XIIe siècle, après la prise de Jérusalem par les Croisés, des moines hospitaliers installés dans la ville depuis le milieu du XIe siècle, et certains chevaliers, parmi lesquels le comte de Toulouse Raymond IV Saint-Gilles, fondent un ordre hospitalier et militaire : l’Ordre des frères hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Bulle fulminée par le pape Pascal II le 15 février 1113 en faveur de l'Ordre, qui devait transformer ce qui était une communauté d'hommes pieux en une institution au sein de l'Église.
"Pie postulatio voluntatis"

Bulle Pie Postulatio Voluntatis, fulminée le 15 février 1113 par le pape Pascal II qui reconnaît la communauté monastique des hospitaliers Saint-Jean. Bibliothèque nationale de Malte. Source image



Leur rôle est de recevoir les pèlerins qui séjournent en terre sainte, de les soigner, de les protéger, de les guider ; c’est pourquoi ils sont armés. En même temps que l’Ordre affermit ses positions en Palestine, il lui faut trouver des subsides pour financer son œuvre, si bien qu’il établit un important domaine foncier en Europe occidentale.

Après la perte de Jérusalem en 1187, les Hospitaliers, sous la pression de l’avancée musulmane, s’installent successivement à Saint-Jean-d’Acre, à Chypre (1291) puis à Rhodes (1308) d’où ils sont délogés en 1523 par Soliman. Après sept ans d’errance, Charles Quint leur octroie l’île de Malte (1530). Le grand maître de la Valette fait aménager une ville-capitale éponyme, qui, solidement fortifiée, résistera aux assauts des raids turcs et barbaresques.

Avec le déclin de l’empire turc, le rôle de l’Ordre est amoindri et se borne à la chasse aux corsaires et aux navires turcs en Méditerranée. Ainsi, après avoir passé leur jeunesse sur des bateaux, les chevaliers viennent jouir des revenus de leur commanderie comme tout autre seigneur. Petit à petit, les souverains de la chrétienté vont s’immiscer dans le gouvernement de Malte et faire distribuer les grandes dignités de l’Ordre à leurs courtisans et aux membres de leur famille.

Les chevaliers resteront souverains de l’île de Malte jusqu’à sa prise par Napoléon Bonaparte en 1798.

Sources :
- VIDAL, Pierre. 1992. Garidech, commanderie de l’Ordre de Malte, une seigneurie ecclésiastique au XVIIIe siècle. Mémoire de maîtrise. Toulouse : Université Toulouse le Mirail, p. 23-26 et 34-37.
- VIDAL, Pierre. 2009. Toulouse, centre du pouvoir de l’Ordre de Malte. In : Toulouse, une métropole méridionale, 20 siècles de vie urbaine. Actes du 58ème congrès de la Fédération historique de Midi-Pyrénées. 2007, vol.1, p.335-350.
- VIDAL, Pierre. 2002. Hospitaliers et templiers en France méridionale, le Grand Prieuré de Toulouse de l’Ordre de Malte, guide de recherches historiques, archivistiques et patrimoniales. Toulouse : CNRS FRAMESPA, Association des Amis des Archives de la Haute-Garonne, 237 p. Bourg, Antoine du, 1883. Histoire du grand prieuré de Toulouse. Toulouse, Sistac et Boubée. [disponible en ligne sur Gallica]