Situé dans le sud du département de la Haute-Garonne et plus précisément dans la région du Comminges, Montsaunès est l’un des derniers villages intermédiaires entre la montagne et la plaine. Établi à la confluence de la Garonne et du Salat, sur une terrasse peu élevée mais dominant les vallées environnantes d’une soixantaine de mètres, il permet le passage, au travers des Petites Pyrénées, de la plaine toulousaine au Haut-Comminges et à ses nombreux cols pyrénéens.

Carte représentant la totalité du parcours des visites du XVIIeme siècle

Cette situation stratégique, d’un point de vue militaire, mais surtout économique, est sans doute la raison pour laquelle l’Ordre du Temple fonde une commanderie à cet emplacement, vraisemblablement au milieu du XIIe siècle. Le prestige des Templiers entraine de nombreuses donations en leur faveur et le domaine devient l’un des plus importants de l’Ordre dans la région. Les seigneurs d’Aspet et la famille de Montpezat notamment, sont de généreux donateurs. L’Ordre bénéficie également de la protection des comtes de Comminges. Ce sont les Templiers qui octroient à la communauté, en 1288, la fameuse charte de franchise de Montsaunès. Après leur disparition, le domaine est attribué aux Hospitaliers lors du concile de Vienne, tenu en 1312. Ces derniers confirment les privilèges [lien doc en stock : https://youtu.be/NNPVaKVAgsk] et complètent également la fortification du château de Montsaunès (1397).

Les Hospitaliers entretiennent des rapports peu amicaux et en tout cas très indépendants vis-à-vis de l’autorité ecclésiastique et des seigneurs locaux, notamment au sujet du respect de leurs possessions et de leurs privilèges, comme par exemple l’exemption de droit de pontonnage et de péage dans tout le comté de Comminges. On verra même, au début du XVIe siècle, l’évêque de Comminges fulminer une excommunication contre le commandeur Jean de Cabanes et ce dernier se prévaloir du privilège de lever tout interdit ! Néanmoins, les commandeurs éprouvent quelques difficultés à faire respecter leur autorité face à la population.

La fin du Moyen-Age et le XVIe siècle sont extrêmement troublés : siège du château (1560), assassinat du commandeur de Presle et de ses serviteurs (1581), présence de l’armée du maréchal de Matignon (1597), sans compter les intempéries qui entraînent de mauvaises récoltes. La commanderie sort de cette période totalement exsangue et désorganisée. Néanmoins, au cours du XVIIe siècle, avec l’apaisement des troubles, elle reprend un fonctionnement normal. Petit à petit, grâce à une gestion raisonnée des commandeurs, elle relève la tête jusqu’à devenir florissante. Lors de la période révolutionnaire, en 1791, les biens de la commanderie sont vendus aux enchères au profit de l’Etat.

Les deux visites qui vont suivre nous proposent deux périodes très différentes dans la vie de la commanderie :

  • La visite générale de 1637 nous présente une commanderie à la dérive, très mal administrée.
  • La visite particulière de 1781 nous dévoile une commanderie opulente et extrêmement bien gérée.

Accédez à la visite du XVIIe siècle

Crédits

Un projet piloté par les Archives départementales de la Haute-Garonne, avec la contribution de Pierre Vidal pour les contenus scientifiques sur l'Ordre de Malte.

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