Fondé vers 1315, le Grand Prieuré de Toulouse s’étend, au sud jusqu’aux Pyrénées, à l’ouest jusqu’à l’Océan Atlantique et la Gironde. À l’est, il se déploie de la rive gauche de l’Ariège, au Lauragais, au Toulousain et à l’Agenais, à l’exception du Quercy. Au nord, il couvre le Périgord.

Hôtel des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Toulouse

Photographie du porche de l’Hôtel Saint-Jean de Jérusalem à Toulouse (2014).
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Échelon médian de l’organisation de l’Ordre en vue de la gestion de ses biens, il est dirigé par un Grand Prieur, nommé par le Grand Maître de l’Ordre. Le Grand Prieur réside rarement sur place : il délègue ses fonctions à son lieutenant pour l’aspect temporel et à son vicaire général pour les affaires spirituelles, la même personne regroupant souvent les deux compétences. Il est assisté dans sa tâche par le Chapitre Prieural qui se réunit au moins une fois par an. Le chapitre a plusieurs rôles :

  • Chambre d’enregistrement (actes du pouvoir central, ordonnances du Trésor, bulles des grands prieurs…) ;
  • Bureau de contrôle (preuves de noblesse, visites et arpentages des commanderies, vérification et enregistrement des pièces déposées dans les archives, contrôle des comptes du receveur) ;
  • Gestion des ressources humaines (nomination des vicaires, recrutement du personnel de justice et du personnel administratif) ;
  • Suivi des procès les plus épineux.

La gestion financière est dévolue à la Recette : le receveur encaisse les impôts et les taxes dues par les commanderies, à l’Ordre et au roi.


La crise de la fin du Moyen-Age et les vicissitudes des guerres de Religions au XVIe siècle ont un effet désastreux sur les biens et revenus de l’Ordre. Celui-ci va s’appliquer, tout au long du XVIIe siècle, à recouvrer les droits usurpés ou perdus et à se réapproprier ses domaines. Cette vaste opération de reconstitution du Grand Prieuré s’accompagne d’un remaniement complet de l’organisation administrative. Les fonds d’archives des commanderies issus de ce mouvement de réappropriation sont d’une extrême richesse avec des visites de plus en plus détaillées, une comptabilité faisant apparaître les nombreuses réparations des bâtiments et mises en valeur des biens ou des procès montrant les divers protagonistes et les enjeux. Autant d’éléments venant nourrir l’histoire locale.

 

Fonctionnement institutionnel du Grand Prieuré de Toulouse

Représentation des biens de l’Ordre à Laffite-Toupière.
Extrait du registre d’arpentement et de bornage de la commanderie de Montsaunès (1774),
Archives départementales de la Haute-Garonne : 1 H Malte Reg 2677, fol. 59.

 

Sources :
- VIDAL, Pierre. 1992. Garidech, commanderie de l’Ordre de Malte, une seigneurie ecclésiastique au XVIIIe siècle. Mémoire de maîtrise. Toulouse : Université Toulouse le Mirail, p. 23-26 et 34-37.
- VIDAL, Pierre. 2009. Toulouse, centre du pouvoir de l’Ordre de Malte. In : Toulouse, une métropole méridionale, 20 siècles de vie urbaine. Actes du 58ème congrès de la Fédération historique de Midi-Pyrénées. 2007, vol.1, p.335-350.
- VIDAL, Pierre. 2002. Hospitaliers et templiers en France méridionale, le Grand Prieuré de Toulouse de l’Ordre de Malte, guide de recherches historiques, archivistiques et patrimoniales. Toulouse : CNRS FRAMESPA, Association des Amis des Archives de la Haute-Garonne, 237 p. Bourg, Antoine du, 1883. Histoire du grand prieuré de Toulouse. Toulouse, Sistac et Boubée. [disponible en ligne sur Gallica]