Une guerre sans fin ? Les "oubliés" de l'armistice

Malgré la signature de l’Armistice, la Première Guerre mondiale ne prend pas fin au même moment pour tous. Du côté des vaincus comme des vainqueurs, plusieurs milliers d’hommes et de femmes ne peuvent pas revenir à leur quotidien d’avant-guerre. Pour certains d’entre eux, ce retour à la normale n’a lieu qu’au début de l’année 1920, soit plus d’un an après l’arrêt des combats.

Le sort des prisonniers de guerre allemands

A la fin de la guerre, 461 655 soldats allemands sont toujours retenus en France. La République stipule dans le traité d’Armistice que la libération des soldats allemands ne sera effective qu’à l’issue des préliminaires de paix. En attendant, ces prisonniers de guerre, utilisés comme main d’œuvre par des entreprises françaises, sont réquisitionnés par l’État et envoyés au front. Ils sont employés au déminage et à la reconstruction.

Malgré la signature du traité de Versailles, la France tarde à renvoyer ces hommes en Allemagne. Leur rapatriement ne s’amorce que sous la pression des Etats-Unis. Tous auront quitté la France en mars 1920.

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L’exil interminable des réfugiés de guerre français, dont certains au service de la relance du pays

Les colonies furent particulièrement sollicitées par la République. 600 000 hommes furent ainsi envoyés au combat, et 200 000 supplémentaires pour travailler dans les usines d’armement.

Après 1918, des milliers y demeurent encore, et sont employés par l’Etat français à la reconstruction et au redressement du pays.

L’offensive rapide des troupes allemandes en France dès 1914 contraint des milliers de familles à fuir les zones de combat ; ces réfugiés sont répartis par l’Etat sur tout le territoire. Avec le concours volontaire ou subi de la population, ces familles sont logées chez des particuliers, en attendant la fin des conflits.

A la fin de la guerre, l’état des anciennes zones de combat ne leur permettra pas de rentrer chez eux. Fin 1919, des centaines de familles sont encore contraintes d’héberger des réfugiés de guerre français.

Une grande majorité retrouve leur foyer durant l’année 1920.

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