Commémorer la guerre, les difficiles hommages

Durant la Première Guerre mondiale, 80% des décès ont lieu sur le front. Face à l’urgence de la situation, les soldats tués lors des combats sont enterrés par leurs compagnons d’armes dans des cimetières provisoires. Il faut attendre 1920 pour que soient prises les mesures nécessaires à la restitution et à la commémoration des défunts. La France compte 36 000 monuments aux morts.

L’impossible deuil des familles : l’absence du corps du soldat défunt

Dès l’été 1914, il est interdit d’exhumer et de transférer les corps enterrés sur les zones de combat. Les pertes humaines sont si importantes que dès novembre, le repérage et la conservation des tombes sont systématiques. Pour cela, l’administration militaire tient à jour les listes des tués, et réalise des plans afin de localiser ces cimetières de fortune.

À la fin de la guerre, les ravages causés autour des zones de combats, ralentissent considérablement la recherche et le rapatriement des corps. Afin d’éviter tout débordement, l’État interdit aux populations de ramener leurs proches inhumés sur place. Malgré tout, nombreuses sont les familles qui font appel à des entreprises afin de procéder, à prix d’or, à l’exhumation clandestine du corps d’un mari, d’un frère ou d’un fils.

C’est en 1920 qu’est mis en place un service officiellement chargé de la restitution des défunts. Seuls 30% des corps seront ainsi rapatriés. Pour le reste, des nécropoles sont créées au Nord-Est de la France. 

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La commémoration nationale

L’hommage aux 1,4 millions de morts prend forme avec la construction de monuments aux morts dans toutes les communes de la France.

Sur chaque monument figurent les noms des hommes ayant perdu la vie durant les combats. La loi du 25 octobre 1919 stipule que seuls les soldats « Morts pour la France » y figureront. Il existe toutefois de nombreux cas litigieux, qui font encore débat, notamment les soldats décédés après la guerre des suites de maladies contractées au front, ou des « fusillés pour l’exemple », dont les noms ne sont toujours pas inscrits sur les monuments.

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