SOIGNER

Au début du XIXe siècle, la situation des hôpitaux et des hospices en Haute-Garonne, comme dans toute la France, est critique : longtemps gérés par le clergé et financés par la charité, ces établissements se retrouvent démunis après la Révolution française, qui entraîne leur nationalisation et leur laïcisation. L’État, puis les communes, prennent alors en charge l’assistance aux pauvres, affirmant que la pauvreté devient une question collective à organiser et administrer. Malgré ces principes, la misère s’aggrave et les ressources manquent, obligeant les hôpitaux à fonctionner dans des conditions précaires, mais sans jamais cesser d’accueillir les plus vulnérables.

Au fil du XIXe et du début du XXe siècle, les établissements hospitaliers se modernisent progressivement, notamment sous l’impulsion de lois successives : la loi de 1838 impose la création d’établissements pour les aliénés, celle de 1919 prévoit la lutte contre la tuberculose avec la création de sanatoriums, et la réforme hospitalière de 1941 fait du soin la mission principale des établissements hospitaliers.

Cette évolution marque la fin des hospices, remplacés par des maisons de retraite, et prépare l’avènement d’un système hospitalier moderne, tourné vers la prise en charge médicale et la solidarité collective.

Un aperçu de l’hospice de Castanet-Tolosan

 

Les hôpitaux sont nationalisés par un décret du 23 messidor de l’an II (11 juillet 1794), entraînant leur laïcisation. Auparavant gérés par le clergé catholique, ils passent sous la tutelle de l'État, qui prend en charge les citoyens pauvres et malades.
Membre d'une famille de parlementaires toulousains, Gaspard de Fieubet fait construire au XVIIè siècle un hôpital dans sa ville de Castanet-Tolosan, témoignant ainsi d'un acte de bienfaisance.
Un hospice est un établissement destiné à accueillir les personnes démunies, offrant assistance aux miséreux, indigents, malades et vieillards.
La loi du 16 vendémiaire de l’an V (7 octobre 1796) confie la gestion des établissements hospitaliers aux communes, rétablissant leurs revenus. En 1941, une nouvelle loi redéfinit la mission principale des hôpitaux et des hospices comme étant une activité de soins dans un cadre sanitaire et social, marquant la fin progressive des hospices, remplacés par les maisons de retraite.
Les Archives départementales de la Haute-Garonne conservent le fonds d’archives de l'hôpital (série H dépôt 4) construit en 1646 par Gaspard de Fieubet, ainsi que les archives issues du contrôle préfectoral en série X.

 

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Modernisation de l’architecture hospitalière

Au début du XXè siècle, l'idéal de l’architecture hospitalière, influencé par les principes hygiénistes, privilégie le modèle pavillonnaire : un établissement isolé de l'agglomération, ne dépassant pas 250 lits. À Toulouse, l'hôpital Purpan en est un exemple significatif.

Le site de Bastard et Baladier, situé dans un secteur alors quasiment rural et éloigné du centre urbain, est choisi dès 1905. La commission administrative fait appel à l'architecte Barthélémy Guitard.

Conçu selon le modèle pavillonnaire, le projet prévoit des espaces aérés pour les différents services hospitaliers. Cette organisation répond aux exigences hygiénistes en favorisant la circulation de l'air et en isolant les patients selon leurs pathologies. Les bâtiments, de forme rectangulaire, sont orientés pour optimiser l'ensoleillement. Des galeries souterraines relient les pavillons, assurant le transfert sécurisé des malades.

La première pierre est posée le 25 septembre 1911, mais les deux guerres mondiales ralentissent les travaux. L'inauguration officielle a lieu le 17 mars 1940.

L'évolution de la pensée hygiéniste et les progrès techniques de la construction mènent à l'abandon du système pavillonnaire au profit de « l'hôpital monobloc ».

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