Jusqu’à la Révolution française, l’aide sociale repose principalement sur les communautés religieuses, dans un esprit de charité envers les plus démunis. La Révolution marque une rupture : l’État affirme désormais sa responsabilité dans l’assistance aux populations vulnérables et confie aux administrations locales la gestion de cette mission.

Durant la décennie qui suit, les gouvernements placent l’assistance aux pauvres au cœur de leurs priorités, considérant la lutte contre la pauvreté comme une question collective à organiser et à administrer. Les communes deviennent progressivement des acteurs sociaux majeurs, chargés de mettre en œuvre ces politiques d’aide sur le territoire. Cette gestion s’exerce sous le contrôle de la Préfecture, représentant l’État dans le département.

Les documents conservés dans ces fonds retracent l’organisation administrative de cette mission, qui se structure au XIXe siècle autour des hospices, des bureaux de bienfaisance et de diverses œuvres sociales. Parallèlement à l’assistance, la prévoyance sociale émerge à travers les caisses d’épargne, les sociétés de secours mutuels et les premières assurances sociales, annonçant les systèmes modernes de protection.

Cette exposition virtuelle vous invite à explorer cette histoire à travers essentiellement les archives de la série X « Assistance et prévoyance sociale », témoins privilégiés de l’évolution de l’aide sociale en Haute-Garonne entre 1800 et 1940.

SOIGNER

Au début du XIXe siècle, la situation des hôpitaux et des hospices en Haute-Garonne, comme dans toute la France, est critique : longtemps gérés par le clergé et financés par la charité, ces établissements se retrouvent démunis après la Révolution française, qui entraîne leur nationalisation et leur laïcisation. L’État, puis les communes, prennent alors en charge l’assistance aux pauvres, affirmant que la pauvreté devient une question collective à organiser et administrer. Malgré ces principes, la misère s’aggrave et les ressources manquent, obligeant les hôpitaux à fonctionner dans des conditions précaires, mais sans jamais cesser d’accueillir les plus vulnérables.