Né le 14 juillet 1891 à Cabrières-d'Aigues (Vaucluse), Henri Gaussen découvre les Pyrénées à l’âge de 10 ans, lorsque son père est nommé professeur au lycée de Foix. Il s’oriente vers les sciences, qu'il étudie à Toulouse. Passionné par la botanique et la géographie, il sillonne les deux versants des Pyrénées centrales jusqu’en 1914 (il obtient sa licence ès sciences naturelles). Il est ensuite mobilisé, puis blessé et fait prisonnier pendant trois ans. Durant sa captivité, il rédige de mémoire un essai sur la géographie botanique de la région de Foix, ce qui lui permet d’accéder à l’agrégation à sa libération. En 1919-1920, il est alors nommé professeur aux lycées de Toulouse et de Foix.

Préparateur de botanique, puis Chef de Travaux de Botanique Agricole à la faculté des sciences de Toulouse dès 1921, il se lance dans la rédaction d’une thèse sur la végétation de la moitié orientale des Pyrénées, qu’il soutient en 1926. Il reprend en 1928, le laboratoire sylvo-pastoral de Jouéou, dans les montagnes de Luchon, et crée en 1934 un arboretum. De nombreux étudiants et chercheurs français ou étrangers y séjournent, en compagnie d'Henri Gaussen.

Chargé des cours de Géographie et Botanique Forestière (1928), Maître de conférences (1929), puis Professeur (de 1931 à 1945, avec un poste d'officier cartographe de la 7e armée en 1939-1940), il est finalement titulaire de la chaire de botanique en 1945, et occupe ce poste jusqu’à son départ en retraite en 1961. En 1947, il obtient du CNRS la création d'un service implanté à Toulouse, dont la direction lui est confiée : le Service de la carte de la végétation.

De 1946 à 1958, il est nommé Conservateur du Jardin des Plantes, puis Directeur du Jardin botanique de Toulouse. De 1960 à 1967, il fonde puis dirige l’Institut de la Carte Internationale du Tapis végétal. De 1961 à 1981, il est Professeur honoraire de l’Université Paul Sabatier.

Il est décédé à Toulouse le 27 juillet 1981 (inhumé au cimetière de Foix avec son épouse et son fils : caveau Chausson-Gaussen).

Dans l'histoire de la cartographie de la végétation française, Henri Gaussen fait figure de précurseur : ses travaux se situent à la frontière entre biogéographie et cartographie de la végétation. Il met au point une interprétation de l’organisation de la végétation pyrénéenne en termes d’étagement bioclimatique, fondatrice de la phytogéographie. C'est sur ces bases que fut levée la carte de végétation de la France, éditée par le CNRS, et publiée au 200.000e, ainsi que la carte internationale du tapis végétal au millionième.

Grand voyageur, il parcourt le monde : il participe à de nombreux congrès, préside des colloques, dirige des excursions, et fait souvent des conférences à l'étranger. Il organise et anime la Section scientifique de l'Institut français de Pondichery, où il se rend et séjourne à plusieurs reprises. Toujours équipé d'un appareil photographique, il photographie inlassablement les nombreux paysages observés au cours de ses pérégrinations. Sa collection de photographies scientifiques et touristiques couvre une large période, de 1910 à 1980 (plaques de verre, négatifs cellulose, diapositives pour la partie la plus récente).

Sa production scientifique est particulièrement riche et abondante (plus de 700 références). Il ne s’intéresse pas qu’aux plantes, mais il est aussi attentif aux sociétés montagnardes : il étudie l’histoire des forêts et le pastoralisme, à l'aide d'archives. Cet homme de sciences contribue largement au dynamisme et à la renommée des enseignements et de la recherche en botanique à l'université de Toulouse. Ses travaux de phytogéographie aboutissent à un grand nombre d'avancées et d'outils tels que l'indice de Gaussen, l'indice xérothermique et le diagramme ombrothermique. En reconnaissance de son œuvre scientifique dans la cartographie du tapis végétal et de l'écologie, il reçoit en 1971 le grand prix de la Société de géographie pour ses travaux et publications géographiques.

Sa renommée dépasse largement les frontières de la recherche universitaire française : membre correspondant de l'Académie des sciences, membre de l'Académie d'agriculture, de l'Académie d'Upsal, membre associé de l'Académie royale de Belgique et membre de sociétés d'études pyrénéennes (président de la fédération), mainteneur de l'Académie des Jeux floraux, membre du Comité français de géographie et du Comité de cartographie (président), docteur honoris causa de l'Université de Madrid, titulaire de la Médaille d'or des Sociétés de géographie de Paris et Londres...

Henri est le fils d'Ulysse Gaussen (9 juin 1844, Saint-Mamert, Gard - avril 1914, Foix, Ariège) et de Désirée (née Bouchard, 12 novembre 1860, Cabrières-d'Aigues, Vaucluse - 1944, Foix, Ariège).

Il a trois frères :

- Louis (21 avril 1883, Cabrières-d'Aigues, Vaucluse - décédé accidentellement le 9 août 1931) : pyrénéiste, auteur de deux ouvrages sur l'Ariège, carrière diplomatique dans différents pays. Décès par noyade avec sa fille Mireille suite à un dérapage de leur voiture et à sa chute dans le canal de Saint-Christophe, commune du Puy Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône). Descendance : Djénane (née à Istanbul, 1911-1975), Mireille (1914-1931).

- Charles (18 mars 1886, Cabrières-d'Aigues, Vaucluse - 1988). Médecin naval (3e classe le 13 janvier 1911, 2e classe le 27 septembre 1911), port : Cherbourg. Au 1er janvier 1914, médecin-major sur la canonnière "Surprise", stationnaire au Sénégal. Au 1er janvier 1915, sur le "Pothuau". Au 1er janvier 1917, port de Cherbourg. Médecin de 1ère classe le 29 avril 1917. Au 1er janvier 1918, médecin-major du centre des flottilles d'Oran. Détaché en congé sans solde et hors cadre le 15 décembre 1919 à la Société anonyme "Seine et Rhin". A également stationné en Egypte. Ensuite médecin généraliste au laboratoire de biologie médicale à Avignon (1944), médecin du groupe sucrier Saint-Louis (Madagascar), médecin biologiste à Ploermel (1960). Pyrénéiste comme ses frères. Cendres dispersées au pied du château de Miglos, Ariège. Premier mariage le 15 septembre 1919 à Cabrières-d'Aigues, avec Lucienne Roux (descendance : Henri Abel : 1920-1947, Andrée : 1925-2020). Deuxième mariage le 19 décembre 1942 à Avignon, avec Suzanne Lacassagne (descendance : Geneviève, 1943).

- Maurice (né le 25 janvier 1899, Amiens - décédé lors de la guerre du Rif en 1921). Officier issu de Saint-Cyr. Sans descendance.

Henri épouse à Toulouse le 27 mars 1920, Jeanne (née Chausson, décédée le 12 avril 1960). Son fils se nomme Marcel Maurice (né le 25 juillet 1921, Toulouse - décédé le 13 juillet 1946, suite à une noyade dans l'Ariège).

Titulaire de la chaire de botanique.

Créateur.

Directeur.

Directeur.

Directeur.

Professeur honoraire.