Le fonds d’archives de Jean Sermet regroupe les archives publiques versées par la Préfecture entre 1981 et 1997, et les archives privées données par ses héritiers en 2003 ; à savoir, sa documentation iconographique, sa cartographie et sa bibliothèque.
N’est présenté dans cet inventaire que le classement des archives figurées.
L’inventaire se présente sous deux grands chapitres : les photographies cotées en 28 J et la cartographie cotée en 5860 W.
Les photographies se distinguent par la partie concernant la mission sur la frontière franco-espagnole de celle de la documentation pour ses recherches et études. Ont été également classées dans cette partie, quelques photographies représentant des événements toulousains.
La cartographie, élément clé de la documentation pour ses recherches sur les limites de la frontière, a été mise à part afin de respecter l’attribution des cotes.
La majorité des archives iconographiques donnée aux Archives départementales de la Haute-Garonne est consacrée à la documentation pour sa participation à la Commission internationale de limites des Pyrénées. Ce sont plus de 24000 photographies qui illustrent le relevé de chaque borne frontalière.
Comme il l’écrit lui-même dans ses notes à l’attention de l’inspecteur général de la Commission : « Pour l’immense majorité des Français, les Pyrénées sont le type même de la frontière naturelle, ils pensent que celle-ci suit la ligne de crête ou ligne de partage des eaux. Or il n’en est rien. La frontière des Pyrénées est la plus capricieuse qui soit. » Jean Sermet qui, depuis plus d’une dizaine d’année déjà sillonne l’Espagne, s’est attelé à la recherche de ces bornes.
Géographe et amoureux des Pyrénées, c’est en mêlant ses passions qu’il relève cette mission. La tâche est ardue, car en 1944 personne depuis 1856 n’avait entrepris cette tâche. Les bornes, pouvant être une croix ou un bloc de pierre où sont inscrits les lettres F et E de chaque côté et un numéro, ont subi l’érosion du temps et le vandalisme, se dissimulant souvent sous la végétation.
La frontière entre la France et l’Espagne fait 656 km. Cette limite a été créée par le traité des Pyrénées en 1659 et son tracé actuel date du traité de Bayonne de 1856. La frontière est jalonnée en tous points importants par des bornes. Ces repères frontaliers sont numérotés de 1 à 602, de l’ouest à l’est. La borne n°1 se situe sur la rive droite de la Bidassoa dans les Pyrénées-Atlantiques et la n°602 se trouve près de Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales. Attention, toutefois, vous ne trouverez pas de liste exhaustive des bornes frontalières dans le classement des photographies.
Concernant certains tracés, des différends frontaliers sont apparus et demeurent encore. Ils sont examinés par la Commission d’abornement réunissant les délégués des deux états.
Jean Sermet préside la Commission frontalière de la Haute-Garonne. Il prend alors part aux travaux pour régler les contestations frontalières pastorales du Pays Quint, l’affaire du gouffre de La-Pierre-Saint-Martin, les routes transpyrénéennes et les réserves naturelles.
Aujourd’hui, ce sont des délégués français et espagnols qui poursuivent son travail.
La vie de Jean Sermet est rythmée par les voyages, outre son amour pour l’Espagne, il a également visité le Royaume-Uni, le Portugal, l’Allemagne, l’Autriche, l’Islande et bien sûr les régions françaises. Il en résulte plusieurs ouvrages dont « les relations de l’érosion karstique et de l’érosion normale dans le Causse de Limogne (Quercy) » édité en 1931 ou « Géographie des îles britanniques » paru en 1957.
La deuxième partie du fonds d’archives est consacrée à sa documentation. L’on trouve principalement l’Espagne (hors frontière), la France et le Royaume-Uni avec plus de 1400 photographies.
On trouve enfin quelques images de sa vie toulousaine, notamment des photographies d’une remise de prix à l’Académie des Jeux floraux dont il faisait partie. Il adhérait en plus à de nombreuses institutions comme l’Académie royale des Sciences de Madrid ou bien l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse.
Ses travaux ont été récompensés par plusieurs distinctions honorifiques dont le célèbre titre de la légion d’honneur.
De tous temps, le géographe a exploité la carte, y voyant un outil privilégié. Jean Sermet s’est servi de nombreuses cartes françaises et espagnoles afin de se repérer dans la chaîne montagneuse des Pyrénées. Les cartes et les documents préparatoires constituent le deuxième chapitre de cet inventaire.
Il a employé des calques dans le but de préciser les endroits où se trouvaient les bornes frontalières. Ces derniers ne sont pas légendés et par conséquent, difficilement exploitables aujourd’hui. Mais ils témoignent du dur travail entrepris par Jean Sermet.
Au nombre de 575 documents, on trouve principalement des cartes européennes. Les cartes françaises et espagnoles ont été classées par cartes topographique et thématique.
Soulignons l’exceptionnelle connaissance de l’Espagne de Jean Sermet, qui a étudié ce pays durant toute sa vie, ainsi que l’importante documentation qu’il a collectée.
Ainsi, les travaux concernant la frontière franco-espagnole et la documentation personnelle de Jean Sermet font la richesse et la singularité de ce fonds d’archives
