Identification
Type d'entité :
CollectivitéForme autorisée du nom :
Capucins. Province de Toulouse.Autre(s) forme(s) du nom :
Frères mineurs Capucins / Ordre des frères mineurs Capucins / Capucins de Toulouse / Capucins de la Province de Toulouse / Capucins de la Province d'Aquitaine / Capucins de la Province de Languedoc / Ordre des franciscains
DescriptionDébut d'existence :
1582Fin d'existence :
1790
Contexte généralLigue ; Contre-Réforme ; Jansénisme ; Protestantisme
Histoire :Naissance de l'ordre
L'ordre des Capucins fut fondé en 1525 en Italie par Matteo da Bascio (Matthieu de Baschi), frère franciscain de l'Observance, prônant un retour à l'idéal de pauvreté et de pénitence prêché par saint François d'Assise et il s'inscrit dans le courant de la Réforme catholique du XVIe siècle. Les Capucins revêtent l'habit brun au capuchon imposant d'où ils tiennent leur nom et suivent une règle extrêmement stricte, vivant d'aumônes et ne possédant aucun bien. Dès 1528, Clément VII, par sa bulle "Religionis zelus", consacre officiellement l'existence des Capucins, malgré la réticence des autres franciscains. Au préalable sous la dépendance des Conventuels, ils acquièrent une totale indépendance en 1619, sous le pontificat de Paul V.
Arrivée en France
C'est en 1574, à la demande de Charles IX, poussé par Catherine de Médicis, que Grégoire XIII donne aux Capucins la liberté de sortir d'Italie. Ils arrivent en France au lendemain de la Saint-Barthélemy, en pleine effervescence des luttes religieuse et civile, et s'installent d'abord à Meudon, Paris, Lyon et Avignon. Le succès est immédiat auprès des populations du fait de leur mode de vie exemplaire, du dévouement qu'ils déploient auprès des pestiférés, des missions et prédications innombrables qu'ils effectuent, des formes inédites de dévotion qu'ils mettent en place et de la revivification de formes de piété populaires qu'ils réalisent. Ils deviennent le fer de lance de la Contre-Réforme, dévoués à la Ligue, soutenus par l'élite catholique qui les finance. Ils acquièrent une place très particulière, étant parmi les rares religieux auxquels la congrégation romaine de la Propaganda Fide (1622) confie des territoires de mission en France, les missionnaires rendant comptent de leurs activités directement aux autorités romaines. Ils sont considérés comme les champions de la défense de l'orthodoxie catholique, que ce soit contre les protestants ou plus tard les jansénistes.
Couvent de Toulouse
L'arrivée des Capucins à Toulouse se fit à l'instigation d'Étienne Duranti, premier président du Parlement de Toulouse, dans le dessein d'apaiser les troubles engendrés par les guerres de religions en Languedoc. La question de la fondation d'un couvent fut débattue lors du chapitre général de l'ordre tenu le 18 janvier 1581, et après enquête, obtint un résultat favorable. En 1582, une colonie de 18 religieux, la plupart italiens, fut envoyée à Toulouse sous la conduite de Gaspard de Pavie, ancien gardien des couvents de Paris et de Roanne. Ils s'installèrent au collège de Verdalle, racheté aux Minimes, auquel on avait déjà fait adjonction du collège de Montlezun et de jardins. Ces bâtiments se situaient à l'angle des rues actuelles des Puits-Creusés et Valade. L'extrême rigueur de Gaspard de Pavie entraîna immédiatement des travaux sur le bâtiment pour le rendre plus conforme aux exigences de pauvreté de l'ordre. Sous la direction d'Onophre de Milan, les constructions furent abaissées et l'ancienne chapelle qui avait servi aux écoliers, restaurée. Elle fut dédiée à la Vierge et on y conserva les reliques des saints Hippolyte et Cassien [APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Toulouse chrétienne, histoire des Capucins. Toulouse : éd. Privat, tome 1, p. 6-7]
Comme ailleurs, les Capucins obtinrent un franc succès, ce qui exigea dès 1585 l'agrandissement du couvent, tant les novices affluaient. Un réfectoire plus grand fut élevé, surmonté d'un dortoir [AD 31 : 122 H 8, p. 12 et 1 B 91, f°1. APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. ouvrage cité, tome 1, p. 6-7]. S'ensuivit en 1597 la construction d'une église plus vaste, pouvant contenir la presse des fidèles. Les quatre premières pierres furent posées par Christophe Lestang, évêque de Lodève, au nom du cardinal de Joyeuses, archevêque de Toulouse, M. de Saint-Jory, président au Parlement, le maréchal de Joyeuse et les capitouls. L'édifice fut achevé en deux ans et consacré le 23 janvier 1600 [AD 31 : 122 H 8, p. 52 et 65. APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p.7-8]. Le couvent fut en grande partie reconstruit en 1615, car il était une nouvelle fois trop exigu et extrêmement vétuste. Les travaux furent diligemment dirigés par le gardien, Jacques d'Auch, qui les effectua en un an tout en utilisant les anciens matériaux, "jusques aux cloux" nous apprend le Memorabilia. Néanmoins une certaine réserve quant à la blancheur et à la grandeur du couvent, trop ostentatoire au goût de quelques vocaux (gardiens et représentants des communautés ayant voix au Chapitre), se fit jour au trentième chapitre provincial tenu à Bordeaux. [AD 31 : 122 H 9, p.84 et 122 H 8, p.160 ; APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p.8]. L'enclos conventuel fut agrandi et réaménagé tout au long du XVIIème siècle, notamment en 1632 [Archives départementales de la Haute-Garonne : 122 H 8, p. 274 et 122 H 19] puis en 1662 avec la construction de l'église Saint-Joseph et l'élargissement de la cour [AD 31 : 122 H 8, p. 435-436]. Il existait au fond de l'enclos une chapelle dédiée à saint Jérôme, avec un dortoir et un jardin destinés à recevoir les religieux malades en temps de contagion. Une partie de ces biens relevaient du chapitre Saint-Etienne et des Chartreux. [APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 3, p. 285-286]
Pendant près de 10 ans, de 1677 à 1685, le couvent fut le théâtre de brouilleries incessantes concernant les places au réfectoire. Dans le même temps une partie du noviciat fut transféré à Carcassonne, puis en 1744 ce fut au tour du lanifice, atelier où l'on travaillait probablement la laine. [AD 31 : 122 H 8, p. 501, 532, 534, 542, 530, 1019].
En 1781, un vaste programme de restauration et d'embellissement de la chapelle fut mené par les architectes Antoine Gasc et Jean-Alexandre Projet. [AD 31 : 122 H 22]. Irénée d'Aulon parle d'une reconstruction qui fut possible grâce aux libéralités de fidèles [IRÉNÉE d'AULON. 1936-1937. Histoire des frères mineurs capucins de la province de Toulouse. Toulouse, Les voix franciscaines, 1936-1937, tome 1, p. 249].
Le couvent fut supprimé en août 1792 alors que le frère Marc-Antoine de Marmande en était le gardien et que le provincial Jean-Baptiste de Montauban y demeurait également. Il semble que le couvent comprenait 30 religieux à la veille de la Révolution [APOLLINAIRE de VALENCE, 1892. Etudes franciscaines sur la Révolution dans le département de la Haute-Garonne. Toulouse : éd. Privat, p.50-51].
Le couvent devint propriété de l'État et fut transformé en caserne puis en école d'artillerie. En 1936, la chapelle était encore en parfait état de conservation [IRÉNÉE d'AULON. 1936-1937. Ouvrage cité, tome 1, p. 249]
Province de Toulouse
La création de la province découle de la fondation et du succès du couvent de Toulouse, mais également de l'acharnement de Gaspard de Pavie.
De nombreux frères mineurs de l'Observance rejoignirent les rangs des Capucins dès la fondation du couvent de Toulouse, ce qui fut extrêmement avantageux puisque dorénavant ces frères s'exprimaient en occitan auprès des populations. Mais ces ralliements ne furent pas du goût des supérieurs des Cordeliers ni de celui, pour des raisons politiques, d'Étienne Duranti. En effet, les Capucins s'étaient déclarés partisans de la Ligue : ils y adhérèrent ouvertement et entièrement, la défendant et la servant, se mêlant de politique, intriguant dans les guerres civiles, luttant ouvertement contre les "politiques". On verra par exemple le père Ange de Joyeuse quitter le couvent d'Arles, dont il était le gardien, pour prendre le commandement de l'armée des ligueurs. Autre exemple, lorsque les Capucins opposèrent un refus opiniâtre aux ordres du Parlement, alors établi à Béziers, de prier publiquement pour Henri IV, converti mais non réconcilié par Rome. Et ce ne furent pas les véhémentes exhortations du père Jérôme de la Marche d'Ancône, visiteur des couvents du Languedoc, qui changèrent la donne. [DOUAIS, Célestin. 1888. Capucins et huguenots dans le Languedoc sous Henri IV, Louis XIII, Louis XIV. Lyon : imp. Vitte et Perrussel. 1888. 55 p.]. Ainsi, Étienne Duranti, au contraire fervent défenseur de l'autorité royale, s'opposa aux Capucins qu'il avait lui-même introduits à Toulouse, interdisant à Gaspard de Pavie, par un arrêt du parlement de 1583, de recevoir des Cordeliers sans accord préalable de leurs supérieurs. Ce dernier n'en tint pas compte et se résolut à fonder un autre couvent qui ne pourrait pas être atteint par l'autorité de Duranti. Les velléités de fondation à Muret et à Bordeaux échouèrent, mais Gaspard de Pavie réussit à fonder un couvent à Béziers puis à Agde avec l'aide de l'évêque Thomas de Bonzi et du duc de Montmorency, gouverneur de Languedoc. Ce dernier étant l'ennemi de Duranti, les Capucins devinrent ses adversaires. La thèse d'un complot contre la ville entraîna même une perquisition dans le couvent de Toulouse. Ces péripéties n'eurent pas de réelles répercutions sur l'expansion et la réputation des Capucins. La fondation du couvent d'Albi fut effective en 1585.
Gaspard de Pavie, avant de se retirer en Italie, organisa la petite province naissante en nommant Barthélemy de Saint-Julia comme commissaire provincial et confia à Emmanuel de Turin le gouvernement du couvent de Toulouse et la maîtrise du noviciat, qu'occupait jusque là Antoine de Mayence. Puis il divisa la Province en deux custodies : l'une rassemblant Toulouse et Albi, l'autre Béziers et Agde. La nouvelle Province se nomma d'abord Province d'Aquitaine et devient Province de Toulouse de 1640 à 1660 pour devenir ensuite Province de Languedoc de 1660 à 1672. À partir de cette date et jusqu'à la Révolution la Province se nomma Toulouse. [APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p. XXIII].
Le premier chapitre provincial se tint en 1588 : Jérôme de la Marche d'Ancône fut élu ministre provincial et Anselme de la Cava, gardien du couvent de Toulouse. C'est à ce moment que la peste s'abattit sur la ville et que les Capucins purent démontrer leur zèle et leur charité auprès des populations alors que les religieux des autres ordres n'osaient sortir. Leur réputation ne fit que croître et une kyrielle de fondations de couvents et de missions s'ensuivit dans toute la Province.
En 1638, la province comptait déjà 46 couvents et 6 missions répartis dans quatre custodies : Toulouse, Béziers, Bordeaux et Béarn. Ce succès entraîna le démembrement de la Province, qui, lors du chapitre tenu à Bordeaux en 1640, fut amputée de sa partie occidentale pour fonder la Province de Guyenne [DOUAIS, Célestin, 1888. Ouvrage cité, p. 3]. Néanmoins, après l'annexion du Roussillon par Louis XIV, les couvents de cette dernière région furent réunis à la Province de Toulouse en 1663, bien que la custodie de Roussillon restât relativement indépendante.
Au moment de la Révolution, il ne restait que 141 capucins en Haute-Garonne [APOLLINAIRE de VALENCE, 1892. Etudes franciscaines sur la Révolution dans le département de la Haute-Garonne. Toulouse : éd. Privat, dans avis au lecteur non paginé].
Autres couvents établis en Haute-Garonne
Couvent de Grenade
Le couvent de Grenade fut fondé en 1603 à l'instigation de Melle Dubarry, veuve Pelleprat, qui donna aux Capucins une maison et un jardin. La croix fut plantée le 24 octobre mais au bout d'un an, les cisterciens de Grandselve firent valoir leurs droits, et, après conciliation, la première pierre du couvent fut posée en 1604. L'enclos fut ensuite agrandi par la donation de terrains communaux et la consécration de l'église fut célébrée en 1612, sous l'invocation des Sacrées Stigmates de saint François. Entre 1655 et 1662, des terrains délaissés furent ajoutés à l'enclos conventuel et clôturés, ce qui engendra quelques frictions avec certains habitants. Il semble qu'à la fin du XVIIe siècle le couvent soit en mauvais état bien que les Capucins prennent soin de l'ornementation intérieure de leur chapelle. À partir de 1767, des arrêts et ordonnances de suppression se succèdent, toujours reportée grâce à l'influence de protecteurs. Le couvent est fermé en 1791, malgré une certaine résistance. Il ne restait alors que trois religieux. Le bâtiment, mis aux enchères, est racheté par la commune qui l'affecta à divers services : mairie, caserne, ambulance (1870) et école.
[APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p. 58-60 et tome 3, p. 298-299 ; APOLLINAIRE de VALENCE, 1892. Ouvrage cité, p.61 ; RUMEAU, R. 1908. Couvent des Capucins à Grenade. Revue des Pyrénées, tome 20, Toulouse : imp. Privat, 1908, p. 575, 580-582, 584-585, 587-588, 590-592]
Couvent de Notre-Dame de Peytes
L'établissement d'un couvent à Montgaillard fut décidé lors du chapitre provincial réuni à Lagrasse en 1660, afin de faciliter les trajets entre Castelnaudary et Toulouse. En 1662, les consuls et le curé du lieu firent don aux Capucins de la chapelle de Notre-Dame de Peytes avec son cimetière, jardin, maison et terrains attenants (actuellement lieu-dit Lamothe). Les Cordeliers de Montgiscard s'opposèrent à cette fondation mais furent déboutés de leur plainte. Le couvent fut établi avec toutes les permissions requises et autorisé par lettres patentes de Louis XIV. Le premier gardien du couvent fut Bernard d'Oloron.
À la Révolution, les scellés sont apposés le 19 novembre 1791 et les clés remises au maire de Montgaillard. Le couvent comptait alors deux religieux.
[APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p.161-162 et tome 3, p. 324 ; APOLLINAIRE de VALENCE, 1892. Ouvrage citét, p.60]
Couvent de Cazères
Le couvent de Cazères fut fondé à l'instigation des habitants du lieu et grâce au don d'une terre aux abords de la ville par M. de La Vernède. C'est le cardinal de Joyeuse qui ordonna au père Archange de Lyon, provincial, d'y planter la croix, ce qui fut fait le 12 mai 1613 sans aucune formalité. La bénédiction des premières pierres fut effectuée sous la présidence de l'archidiacre de Rieux. L'église, bâtie au frais de M. de La Vernède, fut consacrée sous l'invocation de l'Immaculée Conception.
[APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p.103 et tome 3, p. 304-305]
Couvent de Villemur-sur-Tarn
À la fin du XVIIe siècle quatre capucins sont envoyés à Villemur en mission perpétuelle, à la demande des habitants, et dès 1686, le roi est sollicité pour régulariser cet établissement. Sans attendre cette autorisation, les Capucins acquièrent, sous le nom d'Adrienne de Vergie, veuve Prouho, l'ancien temple protestant que le roi avait donné aux Minimes. La confirmation de l'établissement est effective en 1726. Les Capucins s'installent ensuite au faubourg Saint-Jean. Le couvent est évacué en 1792, il semble qu’il n'y ait eu alors que cinq religieux. Ce couvent dépendait de la Province de Guyenne.
[APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Ouvrage cité, tome 1, p.178 ; APOLLINAIRE de VALENCE, 1892. Ouvrage cité, p. 59 ; SEVÈNE, Amédée. 1898. Notice sur Villemur, chef-lieu de canton de l'arrondissement de Toulouse (Haute-Garonne). Villemur : imp. Brusson Jeune. 1898, p. 62-63 ; AD 31 : 1 B 1409]
Zones géographiques :Toulouse (Haute-Garonne, France)La province de Toulouse couvrait une partie des départements actuels de l'Ariège, de l'Aude, de l'Aveyron, du Gard, de la Haute-Garonne, de l'Hérault, des Pyrénées-Orientales, du Lot et du Tarn.
Fonctions et activités :Cultes et spiritualitéNotes sur les fonctions et activités :
prédication, mission
Textes de référence :Lettre apostolique "Religionis zelus" de Clément VII rédigée sous forme de bulle consacrant officiellement l'existence de la réforme des Capucins (15 juillet 1528).Lettre apostolique "Religionis zelus" de Clément VII rédigée sous forme de bulle consacrant officiellement l'existence de la réforme des Capucins (15 juillet 1528).
Bulle "Exponi vobis" de Paul III confirmant la congrégation nouvelle et tous les privilèges des Capucins (25 août 1536).
Bulle "Ex nostri pastoralis officii" de Grégoire XIII permettant aux Capucins de s'étendre hors d'Italie (6 mai 1574).
Lettres patentes d'Henri III déclarant prendre les Capucins sous sa protection en sauvegarde spéciale (juillet 1576).
Bref "Ecclesiae militantis" de Paul V reconnaissant les Capucins comme authentiques frères mineurs et fils de saint François au même titre que les autres familles franciscaines (15 octobre 1608).
Bref "Alias felicis recordationis" de Paul V déliant les Capucins de la tutelle des frères mineurs conventuels et leur permettant désormais d'être dirigés par leur propre Ministre général (26 janvier 1619).
Organisation interne ou généalogie :L'ordre des Capucins forme la troisième et dernière branche de la famille franciscaine.
Le gouvernement central de l'ordre se situe à Rome. Il est dirigé par un ministre général assisté d'un définitoire général, conseil élu par les ministres provinciaux et des capitulaires au chapitre général de Pentecôte. Le chapitre général se charge notamment de l'élection du ministre général, de la création de nouvelles provinces et de l'organisation des visites des provinces. Néanmoins l'ordre des Capucins a un mode de gouvernance relativement décentralisé : la plupart des décisions sont du ressort de la Province.
La Province est un espace géographique groupant des maisons (lieux, couvents, ermitages). Les Provinces sont subdivisées en custodies lorsqu’elles deviennent trop importantes. Elles sont gouvernées par un ministre provincial dont la charge est limitée à trois ans. Il dirige l'ensemble de la Province et doit visiter régulièrement chaque couvent. Pour cela, il est assisté d'un conseil nommé Définitoire composé de quatre membres, élus lors du chapitre provincial, qui prend toutes les décisions importantes : examen des postulants, réception des gardiens et des discrets pour s'informer de la situation des couvents, nomination des lecteurs chargés de la formation des étudiants, nomination des supérieurs des couvents, déplacement des religieux d'une maison à une autre, création de nouveaux couvents, rédaction des ordonnances. Le premier définiteur administre la province en cas de décès du provincial. Le commissaire provincial exerce provisoirement les fonctions d'un ministre provincial.
Le Chapitre provincial se réunit tous les ans puis tous les quatre ans à partir de 1618 et tous les 18 mois après 1676. Il a un rôle très important et rythme la vie de l'ordre. Aux côtés des gardiens siègent autant de représentants élus par chaque communauté qui sont nommés "discrets" (ils doivent avoir passé au moins 4 ans dans l'ordre). Les gardiens et les discrets sont appelés "vocaux" : ils procèdent à l'élection des responsables (provincial et définiteurs) et promulguent des ordonnances notamment sur le respect des règles.
Les supérieurs des couvents sont nommés gardiens. Ils sont choisis tous les trois ans lors des chapitres provinciaux puis en réunion définitoriale après 1747. Un gardien ne peut être renouvelé dans sa charge dans le même couvent, mais peut être désigné ailleurs pour trois ans ; puis il a obligation d'être déchargé de toute responsabilité. Le gardien est assisté d'un vicaire qui le remplace lors de ses absences. À partir de 1643, les vicaires des couvents les plus importants sont désignés par le définitoire. Ce mode de désignation est étendu à toutes les maisons en 1754. Dans l'exercice de sa charge le vicaire doit respecter les ordres du gardien et ne peut qu'expédier les affaires courantes.
À l'intérieur des couvents, le maître des novices s'occupe de la formation spirituelle et de l'apprentissage des novices. Le noviciat était extrêmement sévère : les jeunes recrues doivent exécuter tout ordre émanant du maître, allant jusqu'au renoncement de leur volonté propre. Les lecteurs sont quant à eux, des maîtres d'études.
[DOMPNIER, Bernard, 1993. Enquête au pays des frères des anges, les Capucins de la province de Lyon aux 17ème et 18ème siècles. Travaux et recherches CERCOR, Saint-Étienne : Publications de l'Université de Saint-Étienne, 1993, 338 p. ; BILLOT, Claude-Charles, 2001. Les Capucins : une réforme franciscaine au 16ème siècle. Nantes-Blois : Siloë, 284 p. ; APOLLINAIRE de VALENCE. 1897. Toulouse chrétienne, histoire des Capucins. Toulouse : éd. Privat, tome 1, 439 p. ; EVREMOND, P. 1937. La réforme des Capucins. In : Études franciscaines, tome 49, 1937, p.304-323]
Relations avec d'autres entitésRelation 1 :
Curie généralice de l'ordre des Capucins (Rome)Hiérarchique
Vatican. Congrégation de la Propaganda Fide
Relation 2 :Association
Relation 3 :Couvent des Capucins de Toulouse (Haute-Garonne)Association
Relation 4 :Couvent des Capucins de Grenade (Haute-Garonne)Association
Relation 5 :Couvent des Capucins de Cazères (Haute-Garonne)Association
Relation 6 :Couvent des Capucins de Notre-Dame de Peytes (Montgaillard-Lauragais, Haute-Garonne)Association
Ressources documentairesRessource 1
Capucins de la Province de Toulouse (122 H), répertoire numérique (2022)Ressource 2
Archives des Capucins de France, plan de classement (2009)
Contrôle de la descriptionCode d'identification de la notice :
FRAD031_P_1543
Service responsable de la description :FRAD031 - Haute-Garonne. Archives départementales.Elément wikidata du service
Q2860486Code NaaN du service
44805
Norme ISAAR (CPF) du Conseil International des Archives, 2e édition, 1996.
Règles et conventions de la description :
Historique de la notice :updated - 07/04/2022 - NAVARRO Jordi- created - 01/01/2022 - DAYDE Myriam
- updated - 15/12/2022 - DAYDE Myriam
